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Fribourg fera un état des lieux sur les communautés musulmanes

Le canton de Fribourg va faire un état des lieux concernant le statut et l'intégration des communautés religieuses musulmanes. Le Grand Conseil a accepté mardi un postulat qui demande un rapport sur ce sujet.

Le Grand Conseil débatait mardi après-midi. © KEYSTONE
Le Grand Conseil débatait mardi après-midi. © KEYSTONE

ATS

Publié le 10.10.2017

Le canton de Fribourg va faire un état des lieux concernant le statut et l'intégration des communautés religieuses musulmanes. Le Grand Conseil a accepté mardi un postulat qui demande un rapport sur ce sujet.

L'auteur du postulat Christian Ducotterd pose une série de questions quant à la situation des imams et des mosquées dans le canton. Le député PDC s'inquiète des risques de radicalisation. Il demande d'étudier des solutions pour "éviter toute dérive" et "retrouver la confiance": via notamment un certain encadrement des communautés concernées, mais aussi une auto-surveillance exercées par celles-ci.

Le Conseil d'Etat était lui aussi en faveur d'un tel rapport. Celui-ci s'insérera utilement dans les travaux de révision de la loi cantonale sur les relations Eglises-Etat (LEE), a commenté au nom du gouvernement le conseiller d'Etat Maurice Ropraz.

Une liste des imams

Cette future révision sur laquelle planche l'Etat précisera les conditions d’octroi des prérogatives de droit public à des communautés confessionnelles régies par le droit privé. L'Etat examinera la possibilité d’insérer de nouvelles exigences (notamment respect des droits fondamentaux, interdiction du prosélytisme, transparence financière, interdiction des financements étrangers).

Dans ce cadre, le canton de Fribourg pourrait envisager une obligation de fournir à l’Etat une liste des personnes habilitées à prêcher où à travailler en aumônerie. S'y ajouterait une liste des lieux de culte ou de rencontre où ces personnes prêchent.

Dans le dialogue

Tous les partis étaient globalement d'accord sur l'utilité de se pencher sur ces thèmes. "Presque tous les cantons suisses sont en train de revoir les relations entre les communautés religieuses et l'Etat", a souligné Laurent Thévoz (Groupe Vert Centre Gauche). Cela permettra aux communautés concernées de mieux résister à l'infiltration par des personnes radicalisées, a-t-il estimé.

"Il est primordial de maintenir le dialogue et de favoriser l'intégration", a relevé pour sa part Pierre Décrind (PDC). Quant au groupe PS, il a critiqué le postulat par la voix de son député Xavier Ganioz. Mais au final, il a convenu que ce rapport peut être utile pour les travaux législatifs à venir.

De son côté, l'UDC estime qu'une liste des imams "est un minimum". Il faut un strict contrôle administratif et financier de ces communautés, a dit Stéphane Peiry (UDC). Et d'ajouter qu'il "faut d'abord s'assurer qu'elles respectent les droits fondamentaux avant de leur accorder des prérogatives", et non pas l'inverse.

Pas d'infos sécuritaires

A noter que le postulat a été fractionné, sur proposition du Conseil d'Etat, pour ne répondre qu'aux questions institutionnelles et non aux questions sécuritaires. Car pour des raisons de sécurité, le rapport ne peut pas évoquer les mesures de police et de renseignement.

"Il ne faut pas tomber dans le piège d'une communication excessive", a abondé le député Didier Castella (PLR). "Aucun Etat au monde ne dévoile aux criminels ses moyens de lutte."

Les députés ont accepté ce fractionnement par 75 voix contre 26. Seuls les UDC et une petite poignée de PDC y étaient opposés. Ainsi remodelé, le postulat a conquis la quasi-unanimité du Parlement cantonal.

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