Cet apprentissage par immersion peut se faire par un déplacement volontaire des enseignants dans des classes de l’autre langue ou un enseignement de certaines branches dans l’autre langue. «Il n’y a pas de meilleur moyen pour apprendre une langue. Et il faut commencer dès le plus jeune âge», abonde Peter Wüthrich. «Nous devons donner un signal politique clair en faveur du bilinguisme», renchérit Pierre Mauron. Toutefois, René Kolly (plr, Le Mouret-Ferpicloz) estime que «la législation actuelle permet déjà d’atteindre les buts recherchés par les motionnaires».

 Il est vrai que, dans le canton de Fribourg, 18 cycles d'orientation et 9 écoles primaires participent déjà à des projets d'immersion, impliquant au total plus d'une centaine de classes. «Le bilinguisme ne se décrète pas, il se construit», relève le conseiller d’Etat Jean-Pierre Siggen, ministre de l’Instruction publique. «Ce qui est décisif, c’est la motivation et le caractère volontaire de la participation des enseignants», ajoute la démocrate du centre moratoise Katharina Thalmann-Bolz. Au moment du vote, la motion a néanmoins été validée par 48 voix contre 29 (6 abstentions).

En revanche, par 43 voix contre 29 (3 abstentions), ce même Grand Conseil a refusé jeudi d'attribuer, comme le demandait un mandat émanant du groupe Vert Centre Gauche, un montant de 10 millions de francs provenant de la part du bénéfice de la Banque nationale suisse revenant au canton de Fribourg à un fonds de promotion du bilinguisme.