Cette proposition émane du socialiste Grégoire Kubski et du centriste Stéphane Sudan. Les deux élus demandaient de bannir la réclame pour le tabac, pour les boissons avec un volume d’alcool dépassant 15% et pour  les alcopops du domaine public ainsi que du domaine privé visible depuis le domaine public. Il faut dire que, chaque année en Suisse, 9500 décès prématurés sont causés par le tabagisme, ce qui représente 25 morts par jour.

«Environ 57% des fumeurs commencent à fumer avant l’âge de 18 ans, et 80% avant 21 ans. Et les producteurs et fabricants le savent pertinemment», insiste Stéphane Sudan. Agriculteur et producteur de tabac, le centriste Pierre-André Grandgirard rétorque toutefois: «La production de tabac fait partie de l’ADN de l’agriculture broyarde. De nombreuses familiales paysannes en vivent. Nous savons tous que fumer représente un risque pour la santé. Mais l’interdiction de publicité pour un produit légal comme le tabac est une atteinte à la responsabilité individuelle».

Finalement, le parlement a accepté par 69 voix contre 28 (3 abstentions) de suivre la proposition du Conseil d’Etat voulant que la loi sur la santé soit modifiée afin de préserver spécialement les mineurs des tentations liées à la publicité dite agressive en lien avec le tabac ou l’alcool fort. A noter qu’un débat similaire aura lieu le 13 février prochain sur le plan fédéral. La population suisse votera en effet sur une initiative visant à interdire toute publicité pour le tabac là où des enfants ou des adolescents pourraient la voir, par exemple au cinéma, dans la presse ou alors dans le cadre de manifestations.