Affaire Piller vs Migros: le vote de novembre a été falsifié
Le succès dans les urnes de l'administration de Migros Neuchâtel-Fribourg, présidée par Damien Piller, a été entaché de manipulations ayant inversé le résultat, selon la justice de Neuchâtel. Damien Piller dit ne rien avoir à se reprocher.
LIB
C’est un communiqué explosif que le Ministère public neuchâtelois diffuse ce mercredi: le vote de Migros du mois de novembre 2019 portant sur la révocation ou non de Damien Piller en tant que président de l’administration de la société coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg a été falsifié.
Selon la justice neuchâteloise, qui a mené l’enquête, deux catégories de bulletins sont rentrés lors du scrutin, qui avait cours jusqu’au 16 novembre. L’une provenant de l’imprimerie officiellement mandatée par les organisateurs du scrutin, l’autre de provenance inconnue.
Résultat inversé
Lors d’un nouveau décompte, effectué par l’Ecole des sciences criminelles de Lausanne, 28’000 bulletins favorables à l’administration mise en cause étaient des bulletins falsifiés et le résultat aurait été inversé si l’on n’avait tenu compte que des bulletins valables (17’600 pour la révocation des mandats contre 4600 contre).
La police neuchâteloise, avec l’appui de ses homologues fribourgeoise et vaudoise, est intervenue ce jour au domicile des personnes qui pourraient être en lien avec cette infraction, informe le Ministère public. Des saisies ont été ordonnées et des auditions ont eu lieu. L’enquête se poursuit, conclut le communiqué.
Damien Piller «n’a rien à se reprocher»
Contacté hier soir par La Liberté, Damien Piller, via son avocat Philippe Leuba, indique par SMS «qu’il n’a strictement rien à se reprocher et qu’il n’a en aucune façon participé à l’éventuelle falsification de bulletins de vote». Il ajoute: «Mon client collabore entièrement et sereinement avec la justice. Il ne communiquera pas davantage pour le moment».