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Un acquittement dans l'affaire de l'incendie de Planfayon

Le Tribunal cantonal a admis le recours du propriétaire de l'Hotel Kaiseregg, détruit par les flammes en 2015. Il l'a acquitté du chef de prévention d'incendie volontaire. Son coaccusé a, lui, été reconnu coupable et a vu sa peine alourdie.

L'Hotel Kaiseregg, à Planfayon, était parti en fumée dans la nuit du 18 au 19 janvier 2015. © Charles Ellena
L'Hotel Kaiseregg, à Planfayon, était parti en fumée dans la nuit du 18 au 19 janvier 2015. © Charles Ellena

MRZ

Publié le 12.02.2019

Condamné en mars 2018 à 30 mois de prison (dont 6 mois fermes) par le Tribunal de la Sarine, le propriétaire de l'établissement n'était peut-être pas au courant des intentions de son associé, un commerçant déjà condamné à de multiples reprises par la justice fribourgeoise avec lequel il était en affaires dans le cadre d'un projet immobilier censé être construit à la place de l'Hotel Kaiseregg. Les juges cantonaux ont donc appliqué le principe cardinal selon lequel le doute doit profiter à l'accusé: ils ont acquitté le sexagénaire, lui allouant au passage près de 70'000 francs d'indemnités destinées à couvrir ses frais de défense et le tort moral que lui a causé la procédure.

Le Tribunal cantonal n'est en revanche pas entré en matière sur le recours déposé par son ancien associé. Il a même alourdi sa peine, la faisant passer de quatre ans et demi à cinq ans de prison ferme. Il faut dire que ce quadragénaire très défavorablement connu des autorités a été désigné comme le commanditaire de l'incendie par l'individu qui avait effectivement bouté le feu à l'Hotel Kaiseregg dans la nuit du 18 au 19 janvier 2015. L'exécutant a ainsi pu bénéficier, en décembre 2017, d'une procédure simplifiée ayant abouti à sa condamnation à 33 mois de prison, dont 6 mois fermes.

Le Tribunal cantonal s'est principalement fondé sur les déclarations de ce dénonciateur pour condamner le commerçant multirécidiviste. Cet homme devait aussi répondre d'une ribambelle d'autres infractions, dont celle d'avoir menacé son dénonciateur en l'invitant fermement à revenir sur ses déclarations. Sa culpabilité doit être qualifiée d'«objectivement lourde» selon le TC. Il a en outre «agi en fonction de motifs purement égoïstes et financiers»: il a pris la décision d'organiser l'incendie de l'hôtel désaffecté lorsqu'il était apparu qu'une procédure de démolition par la voie légale serait longue et compliquée en raison de sa mise sous protection par le Service des Biens Culturels.

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