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Un agriculteur acquitté après l'incendie de son rural

Le sinistre qui avait entièrement détruit une grange à La Corbaz dans la nuit du 27 au 28 juin 2017 n'est pas due à une négligence coupable. Le propriétaire du rural, accusé dans un premier temps d'avoir mal stocké son foin, a été acquitté.

Le feu avait entièrement ravagé le rural, mais les bêtes avaient pu être sauvées et il n'y avait eu aucun blessé. © Police cantonale Fribourg
Le feu avait entièrement ravagé le rural, mais les bêtes avaient pu être sauvées et il n'y avait eu aucun blessé. © Police cantonale Fribourg

MRZ

Publié le 17.04.2018

Selon le rapport d'enquête de la police, la cause «la plus probable» du sinistre est une autocombustion du fourrage qui se trouvait alors entreposé, sous formes de bottes, dans le bâtiment. Le Ministère public en avait conclu que l'agriculteur s'était rendu coupable d'incendie par négligence en stockant sa paille de façon non conforme: il ne l'avait laissée sécher que durant 5 jours après la fauche, avait disposé les bottes de manière très serrée et s'était servi d'une sonde défectueuse (son thermomètre était cassé) pour en contrôler la température.

Mais le juge de police de la Sarine, devant lequel l'agriculteur a fait appel, a estimé que les conditions d'une condamnation n'étaient pas réunies. Il relève notamment que la police a rendu un rapport d'enquête et non de dénonciation, estimant qu'il n'y avait pas matière à sanctionner ce professionnel chevronné âgé de 65 ans. Le juge constate aussi qu'il n'existe aucune base légale réglementant la manière dont le foin doit être séché avant d'être mis en botte, entreposé et contrôlé.

Plusieurs témoins auditionnés la semaine dernière ont, en outre, affirmé qu'il était tout à fait usuel d'entasser le foin comme l'avait fait le prévenu et qu'en règle générale, le temps de séchage avant la mise en bottes variait entre 3 et 6 jours. Ces mêmes témoins, présents sur l'exploitation la veille de l'incendie, n'avaient par ailleurs pas relevé d'odeur de fermentation ou de vapeurs s'échappant du foin. Le juge de police a également retenu qu'il était tout à fait possible de sonder une botte de foin sans thermomètre: le danger d'autocombustion est avéré à partir d'une température de 70 degrés et une telle chaleur peut parfaitement être détectée en posant sa main sur la sonde.

Pour toutes ces raisons, le magistrat a acquitté l'agriculteur et lui a alloué une indemnité de 5600 francs pour couvrir ses frais de défense.

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