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Un grand-père indigne obtient une réduction de peine

Un patriarche fribourgeois de 72 ans ayant entretenu une relation pour le moins inappropriée avec sa propre petite-fille, de 52 ans sa cadette, a vu sa peine divisée par deux par le Tribunal cantonal. Ce sera quatre ans et demi de prison.

La Cour d'appel pénal est entrée en matière sur une réduction de peine, tout en retenant la «culpabilité lourde» du patriarche. © Aldo Ellena
La Cour d'appel pénal est entrée en matière sur une réduction de peine, tout en retenant la «culpabilité lourde» du patriarche. © Aldo Ellena

MRZ

Publié le 10.06.2020

Ce notable sarinois, autrefois à la tête d’un cabinet-conseil et président d’une loge maçonnique, avait soutenu devant le Tribunal de la Sarine – qui lui avait finalement infligé en novembre dernier une peine de 8 ans de prison – que sa relation avec la jeune fille (âgée de moins de 16 ans lors des premiers attouchements, selon les juges) était une belle histoire d’amour. Il a quelque peu relativisé ces propos mercredi, assurant qu’il se sentait «en pleine culpabilité».

Il n’en a pas moins sollicité, par l’intermédiaire de ses avocats, un acquittement presque complet au prétexte que rien, dans le dossier, ne démontrerait que des contacts sexuels avaient eu lieu avant les 16 ans de l’adolescente. Soit avant qu’elle ait atteint sa majorité sexuelle. La jeune femme s’était d’ailleurs retirée de la procédure judiciaire quelques semaines après son 18e anniversaire, affirmant n’avoir jamais été contrainte par son aïeul. Le septuagénaire peut en outre compter sur le soutien de son épouse, qui l’avait pourtant dénoncé à la police en juin 2018 après l’avoir surpris avec sa petite-fille, mais qui accrédite aujourd’hui la thèse selon laquelle l’adolescente l’aurait émoustillé. Même la mère de la jeune femme a pris le parti du prévenu, dont les agissements sont poursuivis d’office.

S’ils sont entrés en matière sur une réduction de peine eu égard à la situation personnelle et à l’absence d'antécédents du patriarche, les juges du Tribunal cantonal ne l’en ont pas moins reconnu coupable d’actes d’ordre sexuel avec des enfants, de contrainte sexuelle et de violation du devoir d’assistance et d’éducation. Selon la Cour, le prévenu a «tiré profit de l’isolement social et émotionnel dans lequel il a plongé sa petite-fille et de la fascination pour sa personne qu’il a fait naître chez elle» pour l’amener à participer à des pratiques relevant de l’inceste.

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