Sept cent deux ans après la funeste bataille de Morgarten, un modeste procureur du Ministère public de Fribourg a infligé une nouvelle défaite, juridique celle-là, à un conducteur belge, appartenant à la très aristocratique famille de Habsbourg, dénoncé par la police bernoise pour avoir roulé trop vite et avoir serré de trop près les autres usagers de l’autoroute en mai dernier, entre le nord de Berne et la région de Guin.

Cela lui a coûté vingt jours-amende avec sursis, assortis d’une amende ferme de 2000 francs. A 760 francs le jour-amende, une nouvelle infraction routière risquerait de coûter à l’aristocrate la bagatelle de 15 600 francs. En plus de la nouvelle sanction qui serait inévitablement prononcée à cette occasion. Il n’a pas fait opposition à l’ordonnance de condamnation du Ministère public fribourgeois, aujourd’hui définitive.

En un petit quart d’heure, l’archiduc a été surpris à 127 km/h dans une zone 100, a talonné sur près de deux kilomètres la voiture qui le précédait à 131 km/h, ne laissant qu’une distance de sécurité inférieure à une demi-seconde. Il a ensuite accéléré à 156 km/h, et enfin talonné de la même manière une autre voiture sur 900 mètres. Le tout sous l’œil vigilant d’une voiture banalisée de la police bernoise, qui l’avait pris en filature dans les deux cantons, et qui n’en a pas perdu une miette.