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Broye: l'écoulement des cours d'eau diminue jusqu'à 77% en été

L’agriculture va devoir s’adapter à des étés secs et à des hivers humides. En se basant sur des données de la Broye, l'Agroscope a constaté que l'équilibre entre l'eau et les éléments nutritifs s'avère particulièrement sensible.

Une rizière humide, comme celle plantée le long du canal de la Broye, est peut-être une des cultures d'avenir (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Une rizière humide, comme celle plantée le long du canal de la Broye, est peut-être une des cultures d'avenir (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

ATS

Publié le 17.02.2020

L’agriculture va devoir s’adapter à des étés secs et à des hivers humides. En se basant sur des données du bassin versant de la Broye, les spécialistes du centre de compétences de la Confédération pour la recherche agricole (Agroscope) ont constaté que l'équilibre entre l'eau et les éléments nutritifs s'avère particulièrement sensible.

Selon les scénarios des spécialistes d’Agroscope, l’écoulement des cours d’eau diminue jusqu’à 77% en été. Cela signifie qu’il y aura moins d’eau disponible pour l’irrigation. "Cependant, des précipitations plus faibles en été signifient également moins de lessivage des nitrates - jusqu’à 25% de moins selon les scénarios", a indiqué lundi Agroscope.

L'institut de recherche a constaté qu’en hiver, l’écoulement des cours d’eau augmente jusqu’à 65%. Selon les scénarios, une augmentation des précipitations hivernales accroît le lessivage des nitrates jusqu’à 44%, ce qui entraîne une augmentation de la concentration de nitrates qui peut atteindre 11%. "Bien qu’il y ait plus d’eau dans les cours d’eau en hiver, on ne peut s’attendre à ce que la dilution soit suffisante", a ajouté Agroscope.

A l’avenir, la production végétale pourrait atteindre plus fréquemment ses limites en raison des pénuries d’eau. Si l’eau n’était pas un facteur limitant, la prolongation des périodes de végétation et une productivité potentiellement plus élevée pourraient entraîner une augmentation des besoins en éléments nutritifs.

Rétention d'eau des sols

Sur la base de ces hypothèses, les spécialistes supposent que les agriculteurs pourraient à l’avenir miser davantage sur l’irrigation et des apports élevés d’engrais. Cela permettrait d’un côté de préserver la productivité agricole et, grâce à une meilleure couverture des sols, de réduire également l’érosion. D’un autre côté, cela pourrait aggraver encore les problèmes de qualité et de disponibilité de l’eau.

Pour Agroscope, les stratégies d’adaptation dans l’agriculture devraient donc viser à gérer plus efficacement l’utilisation de l’eau et des éléments nutritifs. Solutions préconisées: mettre en place des cultures et des variétés ayant une plus grande tolérance à la sécheresse et avec des cycles de croissance adaptés, orienter l’exploitation des sols vers une augmentation de la capacité de rétention d’eau des sols et utiliser des techniques d’irrigation plus efficaces.

Les spécialistes d’Agroscope ont utilisé le modèle SWAT pour calculer les effets sur la régulation hydrique, la disponibilité en eau, la production de denrées alimentaires et l’érosion pour le bassin versant de la Broye en Suisse romande. Trois périodes de 30 ans chacune ont été modélisées: le climat actuel (1986-2015), l’avenir proche (2028-2057) et l’avenir plus éloigné (2070-2099).

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