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Fribourg se dote d'une unité de gestion des menaces

La Police cantonale aura une unité spécialisée dans la gestion des menaces. Sa mission sera d'identifier les personnes présentant un danger, d'analyser les risques et de désamorcer les conflits. Le Grand Conseil avalise le projet.

La création d'une unité de gestion des menaces est attendue par de nombreux partenaires. © La LibertŽ
La création d'une unité de gestion des menaces est attendue par de nombreux partenaires. © La LibertŽ

ATS

Publié le 16.10.2019

Le Grand Conseil fribourgeois a accepté mercredi une modification de la loi sur la police cantonale (LPol). La révision introduit un concept de gestion des menaces, à même de répondre aux cas d'individus pouvant mettre en danger des employés de services publics. La modification, soutenue par tous les groupes du Parlement, a été avalisée par 100 voix, aucune opposition et 1 abstention.

«La révision s'inscrit dans le contexte de la hausse du nombre de quérulents en lien avec des prestations de services de l’Etat et des communes», a relevé le député PLR Nicolas Bürgisser, rapporteur de la commission ad hoc. «Il s'agit d'un projet stratégique de prévention pour la Police cantonale», a expliqué le conseiller d'Etat Maurice Ropraz, en charge de la sécurité et de la justice. L'idée consiste à «évaluer les menaces proférées par certains individus et à voir si elles peuvent déboucher sur des violences potentielles».

«La révision doit permettre d'identifier les personnes susceptibles de passer à l’acte, puis d'analyser et de tenter de désamorcer», a précisé le magistrat libéral-radical. Elle vise un double objectif : donner une priorité à la lutte contre la criminalité et appliquer les recommandations du plan national contre la radicalisation.

Ailleurs, plusieurs cantons ont déjà franchi le pas. A Fribourg, un ancrage légal clair a été souhaité, a dit Maurice Ropraz. La révision de la loi, qui a subi de petits changements en commission, acceptés par le Conseil d'Etat, est fondée sur des rencontres avec des acteurs sur le terrain, qui ont confirmé le besoin d'agir.

La modification de la LPol, dont la dernière révision remontait à 2013, avec les mesures d'investigation secrète, comprend quatre volets. Le premier, une nouveauté, consiste donc en l'introduction d'un concept de gestion des menaces, visant à prévenir des actes de violence de personnes dites à risques.

Il s'agit de recourir à la détection précoce, à la collaboration interdisciplinaire ainsi qu'à la collecte et à l’échange de données, a noté Maurice Ropraz. Le concept verra la création d’une Unité de gestion des menaces (UGM) au sein de la Police cantonale, composée de deux à trois personnes, à même de traiter 150 cas par an.

«Les individus sont connus des autorités dans 50% des cas», avait indiqué en janvier Philippe Allain, commandant de la Police cantonale, parlant de «cas connus mais pas judiciarisés». L'UGM agira en réseau. Les échanges surviendront dans un cadre légal, sous le contrôle du Conseil d'Etat.

La gestion des menaces correspond à la nécessité de répondre le plus efficacement possible au risque toujours plus prégnant de commission d’actes de violence, a dit le conseiller d'Etat. Elle répond en outre à l’une des recommandations du Plan d’action national de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent (PAN).

Le projet constitue par ailleurs un axe de la politique de lutte contre la criminalité 2018–2021 dans le canton. Celle-ci a été arrêtée conjointement par le Procureur général et le Conseil d’Etat.

 

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