La Liberté

Quand Fidel Castro débarquait en Gruyère

Il y a 18 ans, le 17 mai 1998, le «lider maximo» effectuait une visite surprise en Gruyère. Plusieurs personnes ayant côtoyé le président cubain ce jour-là racontent comment ils ont vécu cette journée inoubliable.

A Gruyères, 
la découverte du cor des Alpes avait ­visiblement ­intrigué le líder máximo... © 
Nicolas ­Repond
A Gruyères, 
la découverte du cor des Alpes avait ­visiblement ­intrigué le líder máximo... © 
Nicolas ­Repond

KP

Publié le 28.11.2016

Christian Bussard se souvient très bien: c’était le 17 mai 1998. Ce jour-là, il accueillait Fidel Castro à Gruyères, à la demande des institutions internationales de Genève. «Il était en Suisse dans le cadre d’une réunion de l’Organisation mondiale du commerce. Il était très intéressé par la production du Gruyère, et il a demandé à visiter une ferme. Outre la visite du château et une dégustation des produits du terroir, nous avons organisé une visite à Pringy, dans une exploitation tenue par l’un des conseillers communaux», raconte l’ancien syndic.

«Je me souviens d’un homme très cultivé. Il avait étudié le droit, mais il connaissait parfaitement le domaine de l’agriculture. Il était impressionné par la qualité de l’herbage qui pouvait donner un lait aussi gras pour confectionner nos fromages.»

Le Conseil communal avait convié d’autres personnalités pour accueillir Fidel Castro, dont Augustin Macheret, alors président du Gouvernement fribourgeois, ou encore l’actuel préfet de la Gruyère Patrice Borcard, rédacteur en chef de La Gruyère à l’époque. Et bien sûr, il y avait l’escorte du président cubain.

Le jour du photographe

Cette visite a aussi marqué Nicolas Repond, mandaté par La Gruyère pour couvrir l’événement. «J’ai passé toute la journée avec lui. J’ai eu une énorme chance puisque j’étais le seul photographe suisse officiel à pouvoir le suivre ce jour-là. Mais ce qui était impressionnant, c’était sa manière de se comporter avec le public. ll était complètement en confiance, ouvert.» Et Christian Bussard d’ajouter: «Il prenait même le temps de signer des autographes!»

Cela n’étonne guère Andrea Duffour, de l’association Suisse-Cuba: «Un jour avant sa visite à Gruyères, nous sommes allés à sa rencontre pour lui remettre notamment une lettre. J’étais avec ma fille de 12 ans. C’est elle que le service de sécurité a envoyée vers Fidel Castro. C’était un homme très populaire.»

A Gruyères, Christian Bussard se souvient d’un homme ravi par sa visite, qui a esquivé en souriant les quelques questions dérangeantes qu’on pouvait lui poser. «C’était une visite vraiment sympa. Deux ans plus tard, le Conseil communal était invité à Cuba, où nous avons été reçus par une bonne partie du gouvernement. Malheureusement, Fidel n’était pas là ce jour-là.»

Nicolas Repond, lui, retient un autre souvenir de cette visite: «Ce qui m’a frappé aussi, c’est que la délégation qui l’a accueilli était principalement de centre-droit. Et elle a reçu cette figure révolutionnaire avec un énorme respect et beaucoup d’admiration.»

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11