Une chose était sûre, il n’était plus question que la ministre de la Santé Anne-Claude Demierre soit membre du conseil d’administration. A la place, le Conseil d’Etat proposait de déléguer cette tâche au chef du Service de la santé publique, avec une voix consultative. Pas suffisant toutefois aux yeux du PS, de l’UDC et de certains PLR. «Sans membre du Gouvernement au conseil d’administration, il n’y aura aucun ancrage cantonal au sein de l’hôpital. Or, certaines prestations de l’hôpital sont payées par la population fribourgeoise», plaide Pierre Mauron (ps, Riaz).

Mais la démocrate-chrétienne Anne Meyer Loetscher (Estavayer-le-Lac) n’est pas convaincue. Elle cite un exemple: «Chaque année, l’hôpital et les assureurs doivent négocier un tarif de base. Et, s’il y a désaccord, c’est le Conseil d’Etat qui doit trancher. Comment ce dernier pourrait-il être juge et parti? Le conflit d’intérêt est manifeste». Par 63 voix contre 28 (3 abstentions), le Parlement a finalement décidé de maintenir la présence d’un ministre parmi les administrateurs, sans préciser lequel.

Contre l’avis du Gouvernement, par 52 voix contre 39 (3 abstentions), le Grand Conseil a également décidé que les administrateurs choisiront eux-mêmes leur président. Et que le conseil d’administration, qui passera de neuf à sept personnes, pourra en outre nommer l’un de ses membres, les six autres étant désignés à part égales par le Parlement et par le Conseil d’Etat. Ces derniers seront aidés dans leur décision par un comité de sélection composé de cinq députés et deux conseillers d’Etat, dont le ou la ministre de la Santé.