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Confiance «ébranlée» entre Lausanne et Tridel

Après la révélation de bonus versés à des administrateurs de l'usine Tridel, la capitale vaudoise ne mâche pas ses mots. Selon elle, la confiance entre le conseil d'administration et les communes actionnaires «est sérieusement ébranlée».

Les rémunérations extraordinaires versées en 2016 à des administrateurs de l'usine d'incinération Tridel à Lausanne font grincer des dents. La Municipalité de Lausanne évoque une confiance "sérieusement ébranlée" (archives). © KEYSTONE/DOMINIC FAVRE
Les rémunérations extraordinaires versées en 2016 à des administrateurs de l'usine d'incinération Tridel à Lausanne font grincer des dents. La Municipalité de Lausanne évoque une confiance "sérieusement ébranlée" (archives). © KEYSTONE/DOMINIC FAVRE

ATS

Publié le 11.11.2017

«Il n'est pas adéquat de procéder à un versement d'une indemnité de départ« lorsqu'un membre d'un conseil d'administration quitte ses fonctions au sein d'une société en mains publiques à laquelle la Ville participe. C'est ainsi que l'exécutif municipal répond à l'interpellation urgente déposée par la gauche et dont 24 Heures se fait écho samedi.

Pour la Municipalité, «la question de la pertinence de ces paiements eu égard aux intérêts de la société et de ses actionnaires est parfaitement légitime«. Elle estime en outre que l'audit qu'elle réclame pourrait permettre d'y voir plus clair dans cette affaire.

Deux bénéficiaires

Pour rappel, deux membres du conseil d'administration de l'usine d'incinération située sur les hauts de Lausanne ont touché des rémunérations extraordinaires en 2016. Il s'agit de l'actuel conseiller aux Etats PLR Olivier Français, alors municipal en charge des travaux, ainsi que de Stefan Nellen, président et administrateur de Tridel.

Dans sa réponse, la Ville détaille ces versements que Tridel qualifie de «rémunérations équitables et exceptionnelles». Olivier Français s'est vu octroyer 80'000 francs qui, à sa demande, ont été versés à différents organismes: 30'000 francs au festival du film alpin dont il est le président, 20'000 francs à la fondation de défense des intérêts d'Isenau dont il est ambassadeur et 30'000 francs à la fondation VD 3209 qu'il a co-fondée.

Stefan Nellen a lui eu droit à 50'000 francs. A sa demande, 20'000 francs ont été versés à une fondation culturelle lausannoise.

Retour sur les faits

La Ville de Lausanne revient aussi sur la chronologie des événements. Elle rappelle qu'Olivier Français a représenté la Municipalité au conseil d'administration de Tridel de 2000 au 30 juin 2016. Dès le mois de juillet 2016, c'est Florence Germond qui a repris ce rôle et la socialiste a siégé pour la première au conseil d'administration le 31 août de la même année.

L'octroi de ces indemnités, décision à laquelle M. Français n'a pas pris part, a été traité au printemps 2016 «sans en informer les actionnaires de la société, pas plus que la Ville de Lausanne», écrit celle-ci. C'est en juillet 2017, que la Municipalité a relevé dans les comptes 2016 de Tridel «une augmentation litigieuse».

Heures effectuées

De son côté, Stefan Nellen avait affirmé à l'ats que ces rémunérations particulières correspondent à des heures de travail effectuées. Il avait ajouté qu'il s'agit là d'une rémunération pour travail accompli et non d'une prime, soulignant que certains administrateurs sortants ont touché beaucoup plus par le passé.

Interrogé sur la demande d'audit formulée par la Ville, il avait répondu que ce point sera traité début décembre.

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