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50 ans après Apollo 11, trois astronautes atteignent l'ISS

Après un vol d'environ six heures, Andrew Morgan de la NASA (G), Alexander Skvortsov de l'agence russe Roskosmos (C) et Luca Parmitano de l'Agence spatiale européenne (D) ont raccordé leur engin à l'ISS à 22h48 GMT. © KEYSTONE/AP EPA POOL/YURI KOCHETKOV
Après un vol d'environ six heures, Andrew Morgan de la NASA (G), Alexander Skvortsov de l'agence russe Roskosmos (C) et Luca Parmitano de l'Agence spatiale européenne (D) ont raccordé leur engin à l'ISS à 22h48 GMT. © KEYSTONE/AP EPA POOL/YURI KOCHETKOV


Publié le 21.07.2019


Un Américain, un Italien et un Russe ont atteint samedi soir la Station spatiale internationale (ISS). Ce vol coïncide avec les célébrations du 50e anniversaire de l'alunissage historique de la mission Apollo 11.

Alexander Skvortsov de l'agence russe Roskosmos, Andrew Morgan de la NASA et Luca Parmitano de l'Agence spatiale européenne (ESA) avaient décollé samedi à 16h28 GMT (18h28 en Suisse) du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Après un vol d'environ six heures, ils ont raccordé leur engin à l'ISS à 22h48 GMT.

Cette mission programmée le 20 juillet correspond jour pour jour aux premières foulées sur la Lune des astronautes américains Neil Armstrong et Buzz Aldrin en 1969. Des trois voyageurs, seul le Russe Skvortsov, 53 ans, était né lors de cet événement planétaire qui marqua la victoire des Etats-Unis sur l'URSS dans la course à l'espace. Il a déjà deux missions à bord de la station à son actif.

A l'inverse, l'Américain Andrew Morgan s'envole pour la première fois. Luca Parmitano a lui déjà séjourné 166 jours sur l'ISS en 2013. Lors de cette mission, il était devenu le premier Italien à réaliser une sortie dans l'espace. Les trois hommes ont tous une carrière militaire derrière eux.

Milliers de passionnés réunis

L'alunissage historique de la mission Apollo 11, le lundi 21 juillet 1969 à 02h56 GMT, a également été célébré sur la terre ferme aux Etats-Unis. A Houston, aux Texas, où était et se trouve encore le centre de communications de la Nasa pour les vols habités, des milliers de passionnés ou nostalgiques de la conquête spatiale ont décompté les secondes avant ce premier pas.

Le 50e anniversaire a donné lieu à une myriade d'événements, de conférences et de célébrations aux Etats-Unis et à la Nasa depuis des mois. Il a aussi relancé le débat autour du projet actuel de la Nasa de retour sur la Lune, le programme Artémis.

Beaucoup d'experts, y compris à l'intérieur de l'agence, jugent irréaliste de le réaliser d'ici la date-butoir fixée par le gouvernement de Donald Trump: 2024. Le vice-président américain Mike Pence a répété cet objectif samedi: "L'Amérique retournera sur la Lune d'ici cinq ans, et le prochain homme et la première femme sur la Lune seront des astronautes américains".

Nasa critiquée

Buzz Aldrin et Michael Collins, le troisième homme d'Apollo 11 qui est resté en orbite autour de la Lune, se sont engouffrés dans le débat. Ils ont profité d'apparitions publiques pour critiquer la Nasa et encourager Donald Trump, qui souffle le chaud et le froid sur l'agence spatiale. Armstrong est lui mort en 2012.

"Nous n'avons pas développé les fusées et vaisseaux de haute performance dont nous avons besoin", a lâché "Buzz", 89 ans, vendredi sur Fox News.

La veille, dans le Bureau ovale, ce fut un assaut en règle et en public contre le patron de la Nasa, Jim Bridenstine. Michael Collins a recommandé d'oublier la Lune et d'aller directement vers Mars, tandis que Buzz Aldrin a de nouveau prodigué des conseils techniques. "Vous écouterez Buzz et les autres? D'accord?" a ordonné Donald Trump à Jim Bridenstine.

Promettre la Lune

Le président américain a quant à lui dit récemment que le véritable objectif était de planter un drapeau sur Mars. La Nasa prévoit d'y aller dans la décennie 2030, après s'être entraînée sur la Lune.

"Mon administration s'est engagée à rétablir la domination et le leadership de notre pays dans l'espace pour les siècles à venir", a déclaré samedi le président dans un message. Depuis Apollo, nombre de ses prédécesseurs ont annoncé une relance du programme spatial du pays. Mais le fossé entre l'ambition affichée et la réalité budgétaire a toujours, jusqu'à présent, condamné ces projets.

L'avenir du programme Artémis dépendra donc du Congrès, qui vote les crédits de la Nasa... et de l'élection présidentielle de novembre 2020. Si Donald Trump était battu dans les urnes, le prochain président devra décider où, dans le système solaire, les Etats-Unis se rendront.

ats, afp

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