Accident du métro à Mexico: début de la recherche des responsables
Le Mexique a entamé mardi la recherche des responsabilités dans l'accident survenu la veille dans le métro aérien de sa capitale, Mexico. La chute d'une rame a fait au moins 25 morts et quelque 80 blessés, selon un dernier bilan.
Les regards se tournent notamment vers celui qui était le maire de la ville au moment de l'inauguration le 30 octobre 2012 de cette ligne "maudite", l'actuel ministre des affaires étrangères et potentiel candidat à la présidence, Marcelo Ebrard, un vieux routier de la politique locale.
Sur place, des témoins ont fait entendre de virulentes critiques contre Marcelo Ebrard. "Qu'il vienne ici voir ce qu'il nous a laissé. C'est lui le responsable", a hurlé une femme devant les caméras en proférant des accusations de corruption à son encontre.
Dans la matinée, devant la presse, le président Andrés Manuel López Obrador a immédiatement promis "une enquête approfondie, sans égard d'aucune sorte, pour chercher à connaître la vérité [...] à partir de laquelle la responsabilité sera établie".
Des mineurs parmi les victimes
Marcelo Ebrard, présent à la conférence de presse, a évoqué un "jour triste pour tous". "Je me mets à l'entière disposition des autorités", a déclaré le ministre. Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national, du 4 au 6 mai.
Le bureau du procureur de Mexico a annoncé que l'enquête porterait sur les crimes d'homicide involontaire et de dommages matériels. L'enquête a été confiée au parquet fédéral et à celui de la ville de Mexico. Il recevra l'appui d'experts internationaux indépendants.
Alors que la poussière des décombres n'était pas encore retombée, la presse locale a évoqué les polémiques qui avaient surgi au moment de la construction de cette ligne d'environ 25 km, qui traverse le sud de la capitale, ainsi que ses problèmes récurrents de fonctionnement.
La ligne 12 est l'une des deux lignes du métro mexicain qui ne fonctionne pas sur pneumatiques, mais sur voie ferrée traditionnelle. Depuis le début des opérations, une usure des rails et des roues des trains avait été détectée, qui avait forcé en mars 2014 le successeur de M. Ebrard à suspendre le service dans 12 stations. Une étude avait alors conclu à des problèmes de conception, d'exploitation et d'entretien des voies.
ats, afp