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Accord du participe passé: la Belgique ne réformera pas seule

L'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir dépend de la position du complément d'objet direct dans la phrase (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER
L'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir dépend de la position du complément d'objet direct dans la phrase (archives). © KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER


Publié le 09.09.2018


Les autorités de la Belgique francophone ne réformeront l'accord du participe passé qu'à condition que cela se fasse "dans un cadre international", a annoncé samedi la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette décision avait déclenché un vif débat en France.

"Il n'y a pas d'intention à court terme de travailler sur cette question-là", a déclaré un porte-parole de la ministre de l'éducation francophone, Marie-Martine Schyns. L'affaire portait sur la simplification de l'accord du participe passé, suite à la médiatisation du travail de deux anciens professeurs belges, qui militent pour une telle réforme.

Ces derniers, Jérôme Piron et Arnaud Hoedt, ont adapté en spectacle le sujet d'un livre récemment coécrit pour dénoncer les difficultés de l'orthographe française, "vrai casse-tête" selon eux. Ils ciblent en particulier l'accord du participe passé et souhaiteraient le voir devenir invariable en cas d'emploi avec l'auxiliaire avoir.

"Respect du citoyen"

En Belgique le conseil de la langue française et de la politique linguistique, qui dépend du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avait émis dans son bilan de l'année 2015 un avis suggérant de réformer en profondeur l'accord du participe passé.

Trois ans plus tard, Jean-Marie Klinkenberg, le linguiste belge qui préside ce conseil, continue de plaider pour ce qu'il considère relever du "respect du citoyen".

"La langue est notre principal instrument pour nous situer dans la société, pour avancer (...) Il faut que chaque citoyen puisse se sentir chez lui dans sa langue. Tout ce qui l'infantilise et le fragilise on doit le corriger", a soutenu l'universitaire.

Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, on souligne que "rien n'est prévu concernant ce domaine dans le programme des réformes en cours".

En Belgique, l'enseignement et la culture sont des compétences non pas du gouvernement fédéral ni des régions, mais des communautés, qui constituent un autre étage de l'architecture institutionnelle particulièrement complexe. Le pays compte trois langues officielles: français, néerlandais et allemand.

ats, afp

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