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Accord nucléaire: l'Iran respecte toujours ses engagements, selon l'AIEA

La centrale nucléaire de Bouchher, dans le sud de l'Iran. L'AIEA insiste sur l'importance d'une coopération de Téhéran concernant l'accès aux sites soumis aux inspections (archives). © KEYSTONE/AP/MAJID ASGARIPOUR
La centrale nucléaire de Bouchher, dans le sud de l'Iran. L'AIEA insiste sur l'importance d'une coopération de Téhéran concernant l'accès aux sites soumis aux inspections (archives). © KEYSTONE/AP/MAJID ASGARIPOUR


Publié le 22.02.2019


L'Iran continue de respecter ses engagements liés à l'accord nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances, a affirmé vendredi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Washington presse ses alliés de se retirer de ce texte.

Dans un rapport trimestriel rendu public à Vienne, l'agence onusienne atteste notamment que l'Iran n'a pas enrichi d'uranium à des degrés prohibés, ni constitué de stocks illégaux, conformément aux dispositions de cet accord destiné à garantir que le pays ne puisse pas se doter de la bombe atomique.

L'AIEA insiste toutefois une nouvelle fois sur l'importance d'une "coopération pro-active et en temps et en heure" de Téhéran concernant l'accès aux sites soumis aux inspections.

Appel de Mike Pence

Ce satisfecit, attendu, intervient une semaine après que le vice-président américain Mike Pence a menacé Téhéran de nouvelles sanctions et demandé aux alliés européens des Etats-Unis de sortir eux aussi de ce texte négocié par l'administration Obama au terme d'un long marathon diplomatique.

Le 14 février, lors d'une conférence sur le Moyen-Orient à Varsovie à laquelle participaient Israël et de hauts représentants de pays arabes, M. Pence a qualifié l'Iran "de plus grand danger" au Moyen-Orient, l'accusant de préparer "un nouvel Holocauste".

Il a également dénoncé l'initiative de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni visant à permettre aux entreprises européennes de continuer à opérer en Iran en dépit des sanctions rétablies par les Etats-Unis après le retrait unilatéral de Washington en mai, et appelé ces pays à "se retirer".

L'accord "fonctionne"

Le président Donald Trump estime que Téhéran n'a pas renoncé à développer l'arme nucléaire, malgré les conclusions inverses de ses services de renseignement et des observateurs de l'AIEA, chargés de vérifier la bonne mise en oeuvre des engagements iraniens.

Les Européens ont opposé une fin de recevoir à M. Pence, jugeant l'accord respecté. "Pour nous, l'application de l'accord nucléaire avec l'Iran est une affaire de sécurité européenne - afin d'éviter que l'Iran puisse développer une arme nucléaire - et nous constatons qu'il fonctionne", a souligné la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini.

L'accord soumet le programme nucléaire iranien à une stricte surveillance, en échange d'une levée progressive des sanctions internationales frappant ce pays.

L'Iran a toujours nié vouloir ou avoir voulu se doter d'un programme nucléaire militaire, tout en revendiquant le droit d'exploiter une filière civile complète. L'AIEA a jusqu'à présent toujours attesté qu'il remplissait ses obligations dans la cadre de l'accord.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a jugé les propos de M. Pence "haineux", "ignorants" et "ridicules", et qualifié la politique américaine vis-à-vis de l'Iran "d'obsession maladive".

ats, afp

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