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Affaire ukrainienne: Pompeo "fier" de ses diplomates

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se voit reprocher de n'avoir pas soutenu son ambassadrice à Kiev Marie Yovanovitch, d'abord lorsque Rudy Giuliani a obtenu son limogeage au printemps dernier, puis lorsque Donald Trump l'a attaquée personnellement et publiquement. © KEYSTONE/AP/ANDREW HARNIK
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se voit reprocher de n'avoir pas soutenu son ambassadrice à Kiev Marie Yovanovitch, d'abord lorsque Rudy Giuliani a obtenu son limogeage au printemps dernier, puis lorsque Donald Trump l'a attaquée personnellement et publiquement. © KEYSTONE/AP/ANDREW HARNIK


Publié le 18.11.2019


Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accusé d'avoir laissé tomber ses employés dans l'affaire ukrainienne, s'est dit lundi "fier" de ses diplomates. Il s'est en revanche abstenu de les défendre clairement face aux attaques souvent personnelles de Donald Trump.

Ce pilier du trumpisme est fragilisé par la procédure lancée par les parlementaires démocrates en vue d'une destitution du président des Etats-Unis. Celui-ci est accusé d'avoir exercé un chantage pour pousser l'Ukraine à enquêter sur un rival politique américain.

Mike Pompeo est critiqué pour ne pas s'être opposé à cette demande de Donald Trump, et plus largement pour avoir laissé une diplomatie parallèle prendre en main les relations avec Kiev sous la houlette de l'avocat personnel du président, Rudy Giuliani.

En outre, le chef de la diplomatie américaine se voit reprocher de n'avoir pas soutenu son ambassadrice à Kiev Marie Yovanovitch, d'abord lorsque Rudy Giuliani a obtenu son limogeage au printemps dernier, puis lorsque Donald Trump l'a attaquée personnellement et publiquement.

Les foudres d'un président...

D'autres diplomates qui ont accepté de témoigner dans la procédure de destitution ont subi les foudres du milliardaire républicain. Lors d'une conférence de presse, Mike Pompeo a été interrogé sur cette absence de soutien public. "Je défends toujours les employés du département d'Etat, le meilleur corps diplomatique de l'histoire du monde", a-t-il répondu, se disant "très fier" de son "équipe".

Il a aussi assuré que le départ de Marie Yovanovitch et son remplacement par un chargé d'affaires, William Taylor, n'avaient pas été "décidés pour permettre un quelconque objectif malfaisant".

Et il a soutenu du bout des lèvres l'action de l'ex-ambassadrice qui, "en tout état de cause, a mis en oeuvre la politique ukrainienne appropriée". Malgré une réputation impeccable, Donald Trump l'avait relevée de ses fonctions après une campagne de dénigrement menée par Rudy Giuliani.

Alors même qu'elle témoignait vendredi en public devant le Congrès, le président américain a tweeté: "Partout où Marie Yovanovitch est passée, les choses ont mal tourné". Prié de réagir à cette attaque, Mike Pompeo a refusé, préférant renvoyer la question vers la Maison Blanche.

Selon la chaîne américaine NBC, Donald Trump a manifesté ces derniers temps pour la première fois un certain agacement à l'égard de Mike Pompeo, en lien avec l'affaire ukrainienne, lui reprochant notamment d'être responsable de la nomination des diplomates qui aujourd'hui témoignent dans la procédure le visant. Jusqu'ici, le secrétaire d'Etat avait toujours été épargné par les colères de l'ex-homme d'affaires.

... qui envisage de témoigner

Par ailleurs, Donald Trump a assuré lundi "envisager sérieusement" de témoigner dans le cadre de cette enquête. La chef des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a suggéré "que je témoigne dans l'enquête bidon en destitution.

Elle a même dit que je pourrais le faire par écrit", a tweeté le président américain. "Même si je n'ai rien fait de mal et n'aime pas apporter de crédit à cette parodie de justice, j'aime cette idée", a-t-il ajouté: "Je vais l'envisager sérieusement."

La Maison Blanche, qui dénonce une "chasse aux sorcières" illégale, a refusé jusqu'ici de collaborer aux investigations, interdisant aux collaborateurs du président de témoigner ou de fournir des documents au Congrès.

Pressions sur l'Ukraine

Les démocrates ont décidé, il y a bientôt deux mois, d'ouvrir une enquête à la Chambre des représentants qu'ils contrôlent pour déterminer si Donald Trump a abusé de ses pouvoirs à des fins personnelles.

Ils ont activé la procédure de destitution - qui n'avait jusque-là servi qu'à trois reprises - après avoir appris que Donald Trump a demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le démocrate Joe Biden, bien placé pour l'affronter lors de la présidentielle de 2020.

Les démocrates soupçonnent le président d'avoir exercé des pressions sur Kiev pour parvenir à ses fins, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en guerre avec la Russie, ce qu'il nie.

ats, afp

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