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Affaire Weinstein: une ex-actrice forcée à lui toucher le pénis

Une quarantaine de femmes accusent Harvey Weinstein d'agressions sexuelles (archives). © KEYSTONE/AP Invision/RICHARD SHOTWELL
Une quarantaine de femmes accusent Harvey Weinstein d'agressions sexuelles (archives). © KEYSTONE/AP Invision/RICHARD SHOTWELL


Publié le 21.10.2017


De nouvelles révélations ont émergé vendredi contre le producteur de cinéma américain déchu Harvey Weinstein, accusé d'agressions sexuelles. Une ex-actrice a affirmé avoir été forcée à lui toucher le pénis. Une autre a donné les détails du viol qu'elle aurait subi.

Lors d'une rencontre pour discuter de sa carrière naissante d'actrice, interrompue peu après, Heather Kerr a raconté que le producteur lui avait "attrapé la main, l'a placée de force et tenue sur son pénis", lançant: "C'est comme cela que les choses marchent à Hollywood".

Tandis qu'elle fondait en larmes, son avocate a déclaré: "Harvey, toi et les autres comme toi, vous êtes finis". Elle représente également une autre victime, une ex-actrice qui accuse le producteur, jadis l'un des plus puissants d'Hollywood, de s'être exhibé nu devant elle et de lui avoir demandé de le regarder se masturber.

Toutes deux font partie d'une cinquantaine de femmes, essentiellement des actrices ou des employées de sa maison de production, qui accusent Harvey Weinstein de harcèlement, agressions sexuelles ou viol, dont des stars comme Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd.

Enquête à Los Angeles

Jeudi, la police de Los Angeles (LAPD) avait confirmé enquêter sur les accusations d'une actrice et mannequin italienne, la sixième à accuser le producteur de viol, après notamment Rose McGowan, Asia Argento, Lysette Anthony et l'ex-comédienne Lucia Evans.

Vendredi, son avocat a souligné que cette femme de 38 ans, mère de famille, comptait rester anonyme et coopérait pleinement avec l'enquête criminelle du LAPD.

Elle accuse Harvey Weinstein de l'avoir violée dans une chambre d'hôtel à Los Angeles en février 2013, après l'avoir brièvement rencontré lors d'un festival de cinéma italien. "Elle n'avait aucune aspiration à devenir actrice aux Etats-Unis", a précisé le défenseur.

Des enquêtes pour agressions sexuelles et viols sont déjà menées à Londres et New York sur l'ex-magnat du cinéma, qui a été renvoyé de sa maison de production et expulsé de l'académie des Oscars, entre autres. M. Weinstein, 65 ans, soutient que toutes ces relations sexuelles étaient consensuelles.

Dans une lettre ouverte publiée dans la presse américaine, les employés de la Weinstein Company ont affirmé qu'ils savaient qu'ils travaillaient pour une personnalité "au tempérament notoirement" inflammable mais qu'ils ne savaient pas, en revanche, qu'il était "un prédateur sexuel". Beaucoup d'accusatrices ont évoqué la complicité souvent active de nombre d'employés de la Weinstein Company.

Révélations en France

Libérant la parole des femmes, l'affaire a des répercussions mondiales. En France, un député de La République en marche (LREM), Christophe Arend, est mis en cause dans une affaire d'agression sexuelle. Selon la chaîne publique France Info, qui a recueilli le témoignage de son ex-assistante parlementaire, celle-ci a porté plainte pour harcèlement sexuel et agression sexuelle.

Le député de Moselle "conteste les faits" et il a "pour sa part déposé plainte pour dénonciation calomnieuse", a indiqué son avocate.

L'écrivaine française Ariane Fornia, fille de l'ex-ministre sarkozyste Eric Besson, accuse, elle, l'ancien ministre socialiste et ex-membre du conseil constitutionnel Pierre Joxe de l'avoir agressée sexuellement au printemps 2010 à l'opéra Bastille, à Paris, ce que celui-ci dément.

"Un vieux monsieur (...) s'assoit donc à ma droite (...). La représentation commence. Et au bout de dix minutes, le vieux monsieur a sa main sur ma cuisse", écrit Mme Fornia sur son blog, ajoutant avoir repoussé sa main plusieurs fois.

Ensuite, "il commence à remonter ma jupe. Il glisse sa main à l'intérieur de ma cuisse, remonte vers mon entrejambe. J'enlève sa main plus fermement et je pousse un cri d'indignation étouffé, bouche fermée. Tout le monde me regarde. Il arrête. Dix minutes plus tard, il recommence. Je lui plante mes ongles dans la main. C'est un combat silencieux, grotesque, en plein opéra Bastille", affirme-t-elle.

ats, afp

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