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Agroscope: cultiver du riz pour revaloriser les zones inondables

Les rendements obtenus lors des essais pilotes dans la région de Granges (SO) sont comparables à ceux de la riziculture sèche au Tessin, selon Agroscope. © Agroscope/Kathrin Hartmann
Les rendements obtenus lors des essais pilotes dans la région de Granges (SO) sont comparables à ceux de la riziculture sèche au Tessin, selon Agroscope. © Agroscope/Kathrin Hartmann


Publié le 22.10.2018


Les surfaces temporairement inondées sont considérées comme des terres cultivables de moindre valeur. La culture du riz au nord des Alpes pourrait permettre de les revaloriser de manière écologique, selon une étude d'Agroscope.

Ces terrains ont souvent été remaniés au moyen de terre de remblai et de systèmes de drainage. Or bon nombre de ceux-ci ont besoin d'être remis en état, et de nouvelles solutions sont cherchées, a indiqué lundi la station fédérale de recherche dans un communiqué.

Selon Agroscope, la culture du riz dans le nord de la Suisse pourrait être une option. Les espèces animales et végétales présentes dans ces zones sont particulièrement menacées en raison du manque d'habitats. La riziculture pourrait donc, d'une part, promouvoir ces espèces et, d'autre part, mettre sur le marché de nouveaux produits suisses compétitifs.

Des spécialistes d'Agroscope ont effectué des essais pilotes dans la zone alluviale de la Witi, près de Granges (SO), sur des parcelles temporairement inondées selon différentes méthodes.

Après le travail du sol, les parcelles ont été inondées avec de l'eau de drainage afin que le riz (variété Loto) puisse être planté début mai. Les plantons se sont bien développés et les grains mûrs ont été récoltés à la fin du mois d'août.

Riz pour risotto

Les nombreuses années d'expérience en riziculture sèche au Tessin montrent que la demande en riz pour risotto cultivé en Suisse est importante. Le potentiel actuel de rendement au Tessin est de 4 à 7 tonnes/hectare.

Des quantités semblables ont été récoltées dans l'essai pilote de cette année avec du riz cultivé sur des surfaces temporairement inondées, sur lesquelles par ailleurs aucun pesticide n'a été utilisé. Avec une valeur de vente directe de cinq à six francs par kilo pour la variété de riz utilisée, le potentiel de valeur ajoutée est jugé considérable.

La culture du riz en tant que produit de niche sur des surfaces temporairement inondées peut être rentable, conclut Agroscope. Par ailleurs, la nature en profite aussi: on a observé dans la rizière des rainettes vertes, des crapauds calamites et diverses espèces de libellules.

ats

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