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Ambassadeur d'Iran en Suisse: Berne a un «rôle actif et influent»

L'ambassadeur d'Iran en Suisse, Haji Karim Jabbari, est convaincu du rôle "actif et influent" de la Suisse dans le conflit qui oppose Washington à Téhéran, indique-t-il au SonntagsBlick. Ici lors d'une rencontre avec la présidente suisse Simonetta Sommaruga (archives). © KEYSTONE/ADV
L'ambassadeur d'Iran en Suisse, Haji Karim Jabbari, est convaincu du rôle "actif et influent" de la Suisse dans le conflit qui oppose Washington à Téhéran, indique-t-il au SonntagsBlick. Ici lors d'une rencontre avec la présidente suisse Simonetta Sommaruga (archives). © KEYSTONE/ADV


Publié le 19.01.2020


Berne joue un rôle actif et influent dans le conflit qui oppose Téhéran à Washington, estime l'ambassadeur d'Iran en Suisse, Haji Karim Jabbari. Elle s'efforce actuellement de limiter tout risque d'escalade.

Il se dit surpris d'entendre que certaines personnes décrivent ce rôle comme celui d'une "boîte aux lettres", indique-t-il dans un entretien au SonntagsBlick. Cela ne lui rend pas justice: la transmission de messages entre deux pays qui n'entretiennent pas de relations amicales n'est pas une tâche facile.

Cela exige au contraire beaucoup d'expertise. En outre, la Suisse a proposé un certain nombre de plans utiles qui contribuent à la paix et à la sécurité dans la région, ajoute l'ambassadeur qui évoque en particulier les efforts de paix entre l'Iran, les États-Unis ou l'Arabie saoudite.

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis et le ministre iranien des affaires étrangères Javad Zarif se sont rencontrés à plusieurs reprises. Le président iranien Hassan Rohani s'est rendu à Berne pour une visite officielle en juillet 2018. "Nous avons eu des discussions intensives sur les intérêts de nos pays et sur les affaires internationales", déclare encore M. Jabbari.

Position de confiance

L'ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey estime également que ce canal de communication ne doit pas être sous-estimé dans le conflit actuel: les Américains ont pu expliquer, via ce réseau, qu'ils ne souhaitaient pas d'escalade, contrairement à ce que des propos publiés sur Twitter laissaient penser. Cette position de confiance a permis à Berne de réussir là où d'autres ont échoué, souligne encore Mme Calmy-Rey.

Téhéran et Washington n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980. Depuis, c'est la Suisse qui représente les intérêts américains en Iran, alors que le Pakistan représente les intérêts iraniens aux Etats-Unis. Ainsi lorsque Washington veut communiquer avec les dirigeants iraniens, l'ambassade suisse se transforme en messagère.

Les tensions entre Washington et Téhéran se sont renforcées après l'élimination du général Soleimani à Bagdad, suivie de représailles et du crash d'un Boeing ukrainien abattu par erreur par l'Iran.

ats

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