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Amnesty international dénonce les inégalités face à la vaccination

Le Honduras a reçu fin août un nouveau lot de 99'450 vaccins contre le Covid-19 de la société pharmaceutique Pfizer, donné par les États-Unis par le biais du mécanisme Covax de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). © KEYSTONE/EPA/Gustavo Amador
Le Honduras a reçu fin août un nouveau lot de 99'450 vaccins contre le Covid-19 de la société pharmaceutique Pfizer, donné par les États-Unis par le biais du mécanisme Covax de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). © KEYSTONE/EPA/Gustavo Amador


Publié le 22.09.2021


Amnesty International (AI) lance une campagne mondiale pour lutter contre les inégalités face à la vaccination contre le Covid. La pétition "Cent jours pour rattraper le retard" demande que 40% de la population des pays pauvres soit vaccinée d’ici fin 2021.

"Il reste tout juste 100 jours avant la fin de l’année. Nous appelons les États et les compagnies pharmaceutiques à faire tout le nécessaire pour livrer à partir de maintenant deux milliards de doses de vaccin aux pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire inférieur", explique Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, dans un communiqué mercredi. La démarche est soutenue par l’Organisation mondiale de la santé, qui a fixé l'objectif des 40%, et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

Le président américain Joe Biden s’apprête, dans un sommet tenu mercredi, à annoncer de nouveaux engagements pour combattre la pandémie de Covid-19, notamment la vaccination complète de 70% de la population mondiale d’ici au mois de septembre 2022.

Parallèlement, Amnesty International publie un nouveau rapport intitulé "Une double dose d’inégalité". En s'appuyant sur ce document, l'ONG dénonce six entreprises - AstraZeneca plc, BioNTech SE, Johnson & Johnson, Moderna Inc., Novavax Inc. et Pfizer Inc. -, "aux manettes du déploiement des vaccins contre le Covid-19, qui alimentent une crise des droits humains."

Selon AI, ces entreprises refusent de renoncer à leurs droits de propriété intellectuelle et de partager leur technologie. De plus, la plupart d'entre elles s’abstiennent de livrer des vaccins aux pays pauvres, poursuit l'ONG.

0,3% des doses pour les pays pauvres

Sur les 5,76 milliards de doses injectées dans le monde, 0,3 % d'entre elles est allée à des pays à faible revenu, tandis que les pays à revenu intermédiaire supérieur ou à revenu élevé en ont reçu 79%, avance AI. Malgré les appels leur demandant d’établir des priorités et de collaborer avec le dispositif Covax, l’outil international conçu pour assurer une répartition équitable des vaccins, certaines des entreprises évaluées ont continué d’alimenter les stocks de pays connus pour accumuler les doses en grande quantité.

"Certaines régions d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie doivent faire face à de nouvelles flambées du virus, qui acculent au bord du gouffre des systèmes de santé affaiblis et provoquent chaque semaine des dizaines de milliers de morts qui auraient pu être évitées, poursuit Agnès Callamard, secrétaire générale d’AI. Dans beaucoup de pays à faible revenu, même les soignants et les personnes à risque ne sont pas vaccinés."

ats

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