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Angleterre-Afrique du Sud, une couronne pour rédemption

Eddie Jones voit en cette finale l'aboutissement de quatre années de préparation © KEYSTONE/AP/MARK BAKER
Eddie Jones voit en cette finale l'aboutissement de quatre années de préparation © KEYSTONE/AP/MARK BAKER


Publié le 02.11.2019


Tous les chemins mènent à Yokohama.

L'Angleterre, minutieusement préparée depuis quatre ans et son échec à domicile, défie la puissante Afrique du Sud, ressuscitée ces deux dernières années, samedi en finale de la Coupe du monde (10h00).

Ce remake de la finale 2007, remportée par les Springboks (15-6), pousse les superstitieux sud-africains à se raccrocher aux chiffres. Non pas ceux qui disent qu'un champion du monde n'a jamais perdu sur la route du titre (l'Afrique du Sud a été battue par la Nouvelle-Zélande en poules), mais ceux voulant que leur équipe soulève le trophée Webb-Ellis tous les douze ans.

Avant 2007, les Springboks avaient en effet décroché leur premier titre en 1995, à domicile au sortir de l'Apartheid. Une victoire riche en symboles pour un pays sur le chemin de la réconciliation. Vingt-quatre ans plus tard, si les Sud-Africains sont guidés par leur premier capitaine noir, Siya Kolisi, mais le tableau n'a pas beaucoup changé. Rassie Erasmus voit dans la banlieue de Tokyo l'occasion "de faire oublier aux gens les tracas de la vie pour quelques minutes, heures, jours ou mois. L'Afrique du Sud en a besoin, nous le savons, c'est clairement une motivation supplémentaire", insiste le sélectionneur.

Des années de travail

Deux ans en arrière, pourtant, il semblait difficile d'imaginer Erasmus et les Springboks en finale: le premier n'était pas encore en poste et les seconds sortaient de deux années cataclysmiques, sous les ordres d'Allister Coetzee, marquées par des défaites historiques (leur première en Italie en 2016, leur plus large en Nouvelle-Zélande en 2017).

Le jeu des Boks ne fait peut-être pas rêver les foules, mais il permet de gagner, contre le Japon en quarts de finale (26-3) puis face au Pays de Galles (19-16) dimanche dernier.

La dernière marche est cependant beaucoup plus haute. L'Angleterre vise un deuxième sacre après 2003 et a laminé tous ses adversaires au Japon, dont l'Australie en quarts de finale (40-16) puis la Nouvelle-Zélande, double tenante du titre réduite au silence pour la première fois dans la compétition depuis 2007 (19-7).

Pour en arriver à ce degré de maîtrise technique, tactique et physique, quatre ans après l'échec du Mondial 2015, où il a été éliminé pour la première fois de son histoire en poules, le XV de la Rose a sué sous les ordres d'Eddie Jones.

Depuis plus longtemps que les Boks avec le programme Erasmus: quasiment quatre ans, au cours desquels le technicien australien a minutieusement balisé, depuis le premier jour, le sentier de la gloire. En revenant, comme son homologue sud-africain, aux fondamentaux nationaux: férocité et intelligence tactique.

Grand Chelem inédit

D'un Grand Chelem dans le Tournoi des six nations en 2016 à un coup de mou en 2018 (cinq défaites d'affilée), Jones a programmé les Farrell, Tuilagi, Vunipola et Itoje pour qu'ils succèdent à Wilkinson, Johnson, Dallaglio et Robinson, sacrés en Australie il y a seize ans. Le jour J est arrivé. "Nous avons eu quatre ans pour préparer ce match. Nous savons clairement comment nous allons jouer tactiquement, nous sommes en forme physiquement", lance Jones.

Si l'Angleterre gagne, elle réalisera un incroyable et inédit Grand Chelem des nations du sud, avec des victoires contre l'Afrique du Sud, l'Australie et Nouvelle-Zélande dans le même tournoi.

ats, afp

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