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Ankara ne "déclarera jamais de cessez-le-feu" en Syrie (Erdogan)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan entend poursuivre son opération en Syrie, en dépit des appels des Etats-Unis. © KEYSTONE/AP Pool Turkish Presidency
Le président turc Recep Tayyip Erdogan entend poursuivre son opération en Syrie, en dépit des appels des Etats-Unis. © KEYSTONE/AP Pool Turkish Presidency


Publié le 16.10.2019


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a catégoriquement écarté mardi une proposition américaine d'intervenir pour une trêve dans le nord de la Syrie, où l'armée turque mène une opération. "Nous ne sommes pas préoccupés par les sanctions" américaines, a-t-il ajouté.

Il a également dit au quotidien Hurriyet que l'entrée de l'armée syrienne dans Minbej ne représentait pas un développement "très négatif" pour son pays tant que la région est vidée de combattants kurdes syriens.

"Nous ne pourrons jamais déclarer un cessez-le-feu" tant que la Turquie n'aura pas chassé "l'organisation terroriste" de la frontière, a poursuivi le président turc. "Ils exercent des pressions sur nous pour que nous arrêtions l'opération. Nous avons un objectif clair. Nous ne sommes pas préoccupés par les sanctions", a-t-il encore dit.

M. Erdogan doit rencontrer jeudi en Turquie le vice-président américain Mike Pence, dont l'objectif affiché est d'obtenir un "cessez-le-feu immédiat" dans le nord de la Syrie. M. Pence sera accompagné de Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, Robert O'Brien, conseiller à la sécurité nationale, et James Jeffrey, émissaire américain pour la Syrie, a précisé la Maison-Blanche.

"Nous demandons un cessez-le-feu", a martelé le président américain Donald Trump, qui avait appelé lundi, lors d'un échange téléphonique, M. Erdogan à mettre fin à son offensive militaire en Syrie.

Washington veut aider les FDS

Les forces du régime du président syrien Bachar al-Assad ont commencé à se déployer mardi dans certains secteurs du nord de la Syrie qui échappaient à leur contrôle, à la faveur d'un accord conclu avec les autorités kurdes visant à contenir l'offensive turque. Bien que considérées comme "terroristes" par Ankara, les milices kurdes des unités de protection du peuple (YPG) sont des alliées de l'Occident dans la lutte contre l'EI.

Malgré le retrait du millier de militaires américains déployés dans le nord-est de la Syrie après l'offensive turque, les Etats-Unis veulent continuer de coopérer avec les combattants kurdes des forces démocratiques syriennes (FDS) dans la lutte contre l'EI, a indiqué mardi un haut responsable du Pentagone.

"Nous allons voir quel genre de soutien nous pouvons continuer de fournir aux FDS même si nous n'avons plus de forces dans le nord" de la Syrie, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la confiance érodée des combattants kurdes envers les Etats-Unis, qui viennent de les abandonner face à la Turquie qui veut leur perte, ce haut responsable a estimé que les liens avec l'armée américaine restaient suffisamment forts pour permettre de poursuivre la coopération. "Je pense que nous pouvons préserver cette relation".

En réaction à l'offensive militaire d'Ankara dans le nord de la Syrie, le gouvernement canadien a annoncé mardi la suspension temporaire de "nouveaux permis d'exportation vers la Turquie", essentiellement de matériel militaire. Ottawa emboîte ainsi le pas à plusieurs pays européens qui ont pris des mesures semblables.

ats, afp

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