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Annie Ernaux s'apprête à recevoir le Nobel à Stockholm

L'écrivaine française Annie Ernaux s'est exprimée mardi devant la presse à Stockholm avant de recevoir le Nobel de littérature samedi. © KEYSTONE/EPA/ANDERS WIKLUND
L'écrivaine française Annie Ernaux s'est exprimée mardi devant la presse à Stockholm avant de recevoir le Nobel de littérature samedi. © KEYSTONE/EPA/ANDERS WIKLUND


Publié le 06.12.2022


La lauréate française du prestigieux prix de littérature, Annie Ernaux, voit son désir d'écrire renforcer par cette récompense. Sur place à Stockholm, elle prend la mesure de cette distinction.

Couronnée pour "le courage et l'acuité clinique" de son oeuvre en grande partie autobiographique, Annie Ernaux est la première femme française à recevoir la récompense en littérature et la 17e femme à décrocher un Nobel dans cette catégorie depuis la fondation des célèbres récompenses en 1901.

Cette figure du féminisme engagée à gauche veut dédier son prix à "tous ceux qui souffrent (...) et à tous ceux qui luttent et qui ne sont pas reconnus", a déclaré mardi Annie Ernaux, dans un entretien avec l'AFP.

La récompense a également renforcé son désir d'écrire. Désormais, elle entend "continuer à écrire et en même temps (...) profiter de [s]a vieillesse". "Je pense que c'est un âge où on peut réfléchir à beaucoup de choses et donc pour moi, ça veut dire aussi les écrire bien sûr", a-t-elle souligné.

Pour une réforme du Nobel

D'après l'octogénaire, "c'est dur à dire mais je pense que oui", les Nobel doivent changer. Pour dépoussiérer l'institution, "est-ce qu'on peut imaginer qu'il y ait moins de faste, moins de robes longues et de queues de pie ?", a suggéré Mme Ernaux dans un sourire, évoquant la cérémonie de remise des prix suivie d'un banquet de gala.

Depuis son arrivée à Stockholm, elle s'est trouvée confrontée à "la solennité, au faste aussi du prix", prenant conscience de "l'ampleur et du rôle" qu'il implique alors qu'elle assure n'avoir "vraiment aucun désir de distinction".

Elle estime toutefois que le Nobel est une institution "pour les hommes. Cela se manifeste par ce goût d'une tradition, dans les costumes. Il me semble que l'attachement aux traditions, c'est peut-être plus masculin, au fond, on se transmet le pouvoir comme ça", a dit l'écrivaine de 82 ans qui reçoit samedi son prix à Stockholm.

ats, afp

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