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Appel à l'aide en Amérique du Sud face à l'afflux de Vénézuéliens

D'après les Nations unies, plus de 1,6 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015, soit l'un des exodes les plus massifs de l'histoire en Amérique du Sud (archives). © KEYSTONE/AP/MARTIN MEJIA
D'après les Nations unies, plus de 1,6 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015, soit l'un des exodes les plus massifs de l'histoire en Amérique du Sud (archives). © KEYSTONE/AP/MARTIN MEJIA


Publié le 31.08.2018


La Colombie, le Pérou et l'Equateur veulent une aide internationale plus importante pour gérer l'afflux de migrants vénézuéliens qui accablent leurs services publics respectifs. La veille, ils s'étaient réunis à Lima pour discuter de l'immigration dans la région.

"Un soutien a été apporté et nous l'apprécions, mais il doit augmenter en adéquation avec la hausse de l'immigration", a déclaré Cesar Bustamante, représentant du ministère péruvien des Affaires étrangères, qui s'était entretenu mercredi à Lima avec des homologues colombien et équatorien.

En visite jeudi en Colombie, où il poursuivait sa tournée sud-américaine, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a promis que l'Union européenne fournirait une aide de 35 millions d'euros à la région pour faire face à la crise migratoire.

Depuis le début de l'année fiscale 2017, les Etats-Unis ont donné près de 31 millions de dollars (26,5 millions d'euros) pour venir en aide aux Vénézuéliens, a annoncé le département d'Etat.

"Plus de demandes pour les services publics signifient un besoin de plus de ressources. Nous devons fournir ces services, avec nos propres ressources ou avec l'aide internationale", a-t-il ajouté dans un entretien téléphonique. Il faut que les pays développés soutiennent davantage les programmes d'aide des Nations unies et donnent plus de fonds aux pays qui accueillent les migrants, a-t-il poursuivi.

Urgence sanitaire

Au Pérou, les migrants vénézuéliens reçoivent des soins dans des cliniques publiques et fréquentent les écoles publiques. Les autorités péruviennes ont en outre décrété mardi l'état d'urgence sanitaire pour 60 jours à la frontière avec le Venezuela, craignant la propagation de maladies comme la rougeole et le paludisme, les migrants vénézuéliens n'ayant dans beaucoup de cas pas eu accès à des soins de base dans leur pays.

D'après les Nations unies, plus de 1,6 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015, soit l'un des exodes les plus massifs de l'histoire en Amérique du Sud. Les trois pays ont accueilli plusieurs centaines de milliers de Vénézuéliens qui fuient les troubles économiques et politiques de leur pays, où la population a fort à faire pour se nourrir et surmonter les difficultés de la vie quotidienne.

Il y a une semaine, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé que l'exode des Vénézuéliens était sur le point d'atteindre un "stade de crise" semblable à celles des migrations en Méditerranée vers l'Europe.

Répartition par quotas

Lors de sa visite, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a aussi proposé jeudi la mise en place d'un système de quotas en Amérique latine pour faire face à l'afflux des migrants vénézuéliens fuyant leur pays en crise. "Si nous concevons l'Amérique latine comme une communauté solidaire, il est évident que la répartition par quotas pourrait être une bonne solution", a déclaré M. Sanchez dans un entretien avec Blu Radio. Il s'est ensuite aventuré à faire un parallèle avec la situation en Europe.

"C'est un défi (l'immigration) qui affecte non seulement l'Espagne, qui est logiquement à la frontière, mais aussi l'ensemble de l'Union européenne, c'est pour ça qu'il doit y avoir une solidarité entre tous les Etats membres", a-t-il ajouté. Cet été, une dizaine de pays européens volontaires ont accepté de se répartir une partie des migrants arrivés dans six bateaux en Italie, en Espagne et à Malte.

Mais il s'agit d'accords au cas par cas et le bras de fer se poursuit en Europe, où de profondes divergences existent entre les pays sur cette question. Entre 2015 et 2017, des quotas de répartition de réfugiés avaient été instaurés en Europe, mais plusieurs pays avaient refusé de les appliquer tandis que d'autres ne s'y étaient pliés qu'au ralenti.

ats, reu, afp

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