La Liberté

Appel à la mobilisation des Suisses naturalisés

Isabel Bartal, député au Grand Conseil zurichois d'origine portugaise et Osma Osmani, député au Grand Conseil schaffhousois d'origine kosovare sont venus au nom du PS Migrants dire à Berne tout le mal qu'ils pensent de l'initiative de l'UDC sur les criminels étrangers. © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN
Isabel Bartal, député au Grand Conseil zurichois d'origine portugaise et Osma Osmani, député au Grand Conseil schaffhousois d'origine kosovare sont venus au nom du PS Migrants dire à Berne tout le mal qu'ils pensent de l'initiative de l'UDC sur les criminels étrangers. © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN


Publié le 15.01.2016


Le vote des Suisses naturalisés pourrait être décisif lors du scrutin sur l'initiative de l'UDC sur les criminels étrangers. Le PS Migrants a lancé vendredi sa campagne pour mobiliser les quelque 700'000 personnes concernées.

Ces citoyens représentent 13% des votants. Traditionnellement, ils votent moins que les Suisses de souche. Le PS Migrants, qui représente les intérêts de tous les migrants, a donc fait imprimer en douze langues un dépliant qui condamne le texte de l'UDC "pour un renvoi effectif des criminels étrangers" et explique en images comment faire pour déposer son bulletin dans l'urne.

La section du PS veut mobiliser les communautés d'origine étrangère en passant par les associations de migrants et elle va distribuer ses dépliants à l'échelle nationale. Le vice-président Osman Omani a aussi annoncé la création d'un comité interpartis réunissant des représentants albanophones du PS, du PDC et du PLR pour défendre des positions communes pour les votations.

Il faut faire une campagne d'annonces dans les médias du pays. Le dépliant devrait être envoyé au domicile des citoyens concernés et tous les partis kurdes devraient se réunir pour faire une déclaration collective contre l'initiative, a suggéré spontanément un représentant de Goran, parti de gauche du Kurdistan irakien.

Conférence multilingue

Comme lui, de nombreuses personnes d'origine étrangère ont assisté à la conférence de presse organisée à Berne et filmée par plusieurs associations de migrants. Les arguments contre l'initiative de l'UDC pour le renvoi y ont été développés autant à leur intention qu'à celle des journalistes, dans pas moins de sept langues.

Le texte ne vise pas les auteurs de crime grave, déjà forcés de quitter la Suisse aujourd'hui. L'expulsion pourra toucher presque chaque personne sans passeport helvétique, a averti la députée zurichoise Isabel Bartal. Soit deux millions de personnes dont 400'000 nées en Suisse de parents ou grands-parents étrangers.

Les délits bagatelle comme l'oubli d'une déclaration AVS ou un excès de vitesse de 15 km/h pourront suffire. C'est l'introduction d'un système juridique à deux vitesses digne d'un Etat totalitaire, a renchéri la conseillère nationale vaudoise Rebecca Ruiz. Un même délit entraînera une punition différente pour les Suisses et les non-Suisses.

La vie des jeunes nés sur sol helvétique en sera fondamentalement transformée, a estimé le président du PS Migrants Mustafa Atici. En cas de délit bagatelle, la Suisse se transformera en prison à ciel ouvert avec sursis, de laquelle ils pourront être expulsés à tout moment vers un pays qu'ils ne connaissent pas. Le stress sera minant et signera la fin d'un système d'intégration qui fonctionne.

Le peuple a déjà accepté une initiative pour le renvoi des criminels étrangers. Avant même que le Parlement n'en fixe la mise en oeuvre, l'UDC a déposé son nouveau texte dit de "mise en oeuvre" qui représente en réalité un durcissement du premier. Le juge n'aurait plus aucune marge d'appréciation et la liste des délits entraînant l'expulsion a été étendue. La loi d'application de la première initiative entrera en vigueur si le peuple dit "non" le 28 février.

ats

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