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Après Macron, Trump reçoit Merkel, faste et embrassades en moins

Le contraste entre la visite de la chancelière allemande et celle du président français devrait être saisissant. Un déjeuner de travail et une conférence de presse commune mais ni coups de canon, ni tapis rouge, ni dîner fin avec tarte aux nectarines infusée de miel de la Maison Blanche (archives). © KEYSTONE/AP FILES/MARKUS SCHREIBER
Le contraste entre la visite de la chancelière allemande et celle du président français devrait être saisissant. Un déjeuner de travail et une conférence de presse commune mais ni coups de canon, ni tapis rouge, ni dîner fin avec tarte aux nectarines infusée de miel de la Maison Blanche (archives). © KEYSTONE/AP FILES/MARKUS SCHREIBER


Publié le 27.04.2018


Trois jours après Emmanuel Macron, le président américain Donald Trump reçoit vendredi Angela Merkel avec beaucoup moins de décorum. Du dossier nucléaire iranien aux tarifs douaniers, les désaccords sont toutefois les mêmes.

Le contraste entre la visite de la chancelière allemande et celle du président français devrait être saisissant. Un déjeuner de travail et une conférence de presse commune mais ni coups de canon, ni tapis rouge, ni dîner fin avec tarte aux nectarines infusée de miel de la Maison Blanche.

Un dessin publié en une du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung résume avec humour le changement de décor. Sur une table prête à accueillir la chancelière, un simple menu sur lequel on peut lire: "Restes réchauffés du dîner de gala avec le merveilleux Emmanuel Macron".

La journée que va passer la chancelière allemande à Washington pourrait cependant s'avérer plus productive, notamment sur la question de l'Iran. Malgré ses efforts pour dissuader Donald Trump de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien, Emmanuel Macron a admis au moment de quitter Washington ne pas être incité à penser qu'il avait fait changer d'avis son homologue américain.

Contribution à l'OTAN

Autre question, celle des tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis sur les importations d'acier et d'aluminium, qui devrait animer le déjeuner commun de Trump et Merkel. La chancelière allemande, arrivée dans la capitale fédérale américaine jeudi dans la soirée, se fait peu d'illusions sur ce dossier épineux.

L'ancien homme d'affaires de New York a promulgué des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium en mars, accusant ses partenaires commerciaux de pratiques déloyales. Il en a néanmoins exempté l'Union européenne jusqu'au 1er mai.

Donald Trump va par ailleurs pousser pour qu'Angela Merkel accepte d'augmenter la contribution de l'Allemagne à l'OTAN comme il l'a fait depuis son arrivée au pouvoir, a annoncé un représentant de la Maison Blanche. L'Organisation doit être suffisamment solide pour faire face à un ensemble de problématiques majeures dont la Syrie, l'Iran, la Chine et la Russie, a-t-il ajouté.

Européens unis

"Tout Washington est prêt à travailler avec le nouveau gouvernement de la chancelière Merkel", a déclaré un représentant de la Maison Blanche, qui a décrit l'Allemagne comme l'un des partenaires les plus importants des Etats-Unis et un allié loyal au sein de l'OTAN.

La rencontre est importante, notent certains experts. Pour le directeur du German Marshall Fund of the United States, une institution américaine de politique publique, "la suite dépend de la capacité de Merkel à orienter les discussions sur le commerce et l'Iran". Il estime que ce sont là les deux "domaines dans lesquels sa position est la plus forte parce que les Européens sont unis et que Macron a effectué le travail préparatoire".

Mais "Trump ne devrait rien faire pour lui faciliter la tâche", souligne Mona Krewel, professeur assistante à l'université Cornell, dont les recherches portent sur les liens entre politique et média.

ats, afp, reu

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