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Attaques contre des musulmans français: dix suspects devant un juge

Les suspects ont été arrêtés en Corse, en Charente-Maritime, dans la Vienne et en région parisienne (archives). © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS
Les suspects ont été arrêtés en Corse, en Charente-Maritime, dans la Vienne et en région parisienne (archives). © KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS


Publié le 28.06.2018


Dix membres de l'ultradroite française, soupçonnés de vouloir s'attaquer à des cibles musulmanes en France, ont été présentés mercredi à un juge antiterroriste à Paris. Ils évoquaient des attaques contre des islamistes sortant de prison ou des mosquées radicales.

Ces neuf hommes et cette femme, âgés de 32 à 69 ans, ont été interpellés en France dans la nuit de samedi à dimanche. Ils sont suspectés d'appartenir à un groupuscule dont les autorités craignaient "un passage à l'acte violent, aux contours demeurant toutefois imprécis à ce stade", selon le parquet de Paris. Le ministère public a demandé la détention provisoire pour neuf d'entre eux.

A leurs domiciles, les policiers ont retrouvé 36 armes à feu, dont 31 sans autorisation, et aussi, chez l'un d'eux, des éléments "entrant dans la fabrication d'explosifs de type TATP" ainsi qu'"un feuillet guide de fabrication, intitulé 'le napalm maison'".

Le "péril islamiste"

Nommé "action des forces opérationnelles" (AFO), ce réseau d'extrême droite proclamait fièrement son ambition de lutter contre le "péril islamiste", notamment sur le site "Guerre de France". Depuis deux mois, il était entré dans le viseur de la justice, car il "essayait de recruter de nouveaux membres et d'étendre son maillage territorial", a expliqué le parquet de Paris mercredi dans un communiqué.

Le procureur a donc décidé, le 13 avril, d'ouvrir une enquête pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Les policiers ont rapidement identifié un programme de formation au combat et des stages de "survivalisme" ainsi que des réunions pour "définir des objectifs et des actions à mettre en oeuvre pour les atteindre", selon le ministère public.

Ils avaient surtout établi que des membres "cherchaient à se procurer des armes" et que certains "avaient testé des explosifs et des grenades de confection artisanale". Une "réunion conspirative" s'était tenue en avril en Bourgogne, avec entraînement au maniement des armes, et des "débuts de repérages" ont été détectés, a ajouté une source proche du dossier.

Selon cette source, les suspects ont évoqué l'idée de s'en prendre à des musulmans condamnés dans des dossiers antiterroristes et sortant bientôt de prison, à des mosquées radicales, voire à des femmes voilées ou des supermarchés hallal.

Le nombre d'actes antimusulmans enregistrés a diminué en 2017 en France par rapport à 2016, mais les actions violentes ont augmenté de 67 à 72 faits.

ats, afp

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