La Liberté

Attentat raté de Notre-Dame: jusqu'à 30 ans de prison

Les deux principales condamnées avaient tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz devant les restaurants situés près de la cathédrale Notre-Dame de Paris (archives): © KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON
Les deux principales condamnées avaient tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz devant les restaurants situés près de la cathédrale Notre-Dame de Paris (archives): © KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON


Publié le 15.10.2019


Les deux femmes, qui avaient tenté de faire exploser une voiture près de Notre-Dame de Paris en 2016, ont été condamnées lundi en France à 25 ans et 30 ans de réclusion. Elles avaient été décrites par les avocats généraux comme le "visage du djihad au féminin".

L'une des accusées, une mère de trois enfants, est tombée en larmes dans le box à l'énoncé du verdict. L'autre est restée assez impassible. Quatre des cinq femmes jugées par une cour d'assises spéciale de Paris encouraient la perpétuité.

Aujourd'hui âgées de 22 à 42 ans, les accusées sont soupçonnées d'avoir voulu lancer des attaques terroristes, en suivant les consignes de Rachid Kassim, propagandiste de l'Etat islamique (EI) et inspirateur quelques semaines plus tôt de l'assassinat d'un policier et de sa femme à Magnanville.

Les deux femmes ont tenté de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, devant des restaurants situés près de Notre-Dame de Paris, en tentant de l'incendier avec du diesel. Seul le choix de ce carburant, difficile à enflammer, a permis d'éviter l'explosion.

Policiers attaqués

Après l'échec de cet attentat, elles s'étaient retranchées dans l'appartement de l'une d'elles, à Boussy-Saint-Antoine, sur les conseils de Rachid Kassim. Elles avaient été rejointes par une troisième femme originaire du sud de la France, elle aussi guidée par le djihadiste.

Se sachant traquées, les trois femmes avaient quitté précipitamment leur appartement le 8 septembre, armées de couteaux de cuisine. Sur le parking, l'une d'elles avait porté un coup de couteau à un policier en civil. Une autre avait pour sa part couru vers un policier, qui l'avait blessée par balles aux jambes.

La djihadiste du sud de la France a été condamnée à 20 ans de réclusion, tout comme une quatrième, qui a refusé d'assister au procès tout au long des trois semaines d'audience. Une femme, accusée d'avoir aidé l'une des principales protagonistes à trouver un point de chute après l'attentat raté, a écopé de cinq ans de prison, dont un an avec sursis avec mise à l'épreuve.

"J'ai eu le pire des comportements", a déclaré lundi matin l'une des principales accusées. "Je n'avais que des projets de morts à l'époque. Aujourd'hui, j'ai des projets de vie", a-t-elle poursuivi. "Je demande pardon et je demanderai pardon toute ma vie à tous ceux qui ont été victimes du terrorisme", a dit l'autre, confiant d'une voix émue sa "honte".

Rachid Kassim, qui serait mort en Irak en 2017, a été condamné par défaut à la perpétuité.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11