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Au Brésil, deux grosses fortunes parmi les candidats à la présidentielle

L'ex-ministre des Finances Henrique Meirelles est le deuxième candidat le plus riche en course pour la présidentielle brésilienne. Il est si fortuné que son parti, le MDB (centre droit) du président sortant Michel Temer, pourrait le laisser financer lui-même sa campagne (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/JOEDSON ALVES
L'ex-ministre des Finances Henrique Meirelles est le deuxième candidat le plus riche en course pour la présidentielle brésilienne. Il est si fortuné que son parti, le MDB (centre droit) du président sortant Michel Temer, pourrait le laisser financer lui-même sa campagne (archives). © KEYSTONE/EPA EFE/JOEDSON ALVES


Publié le 17.08.2018


Deux des 13 candidats à la présidentielle d'octobre au Brésil sont d'anciens banquiers avec des dizaines de millions de francs de patrimoine, un éventuel trésor de guerre pour alimenter leur campagne. Le moins fortuné a déclaré ... une voiture.

L'élection présidentielle et les législatives sont les premières depuis qu'est passée une loi interdisant les dons d'entreprises. La mesure remonte à 2015, quand le Brésil, un pays rongé par la corruption, était secoué par les révélations fracassantes liées au scandale "Lava jato" (Lavage express) autour des marchés publics du groupe pétrolier étatique Petrobras.

Les dépenses de campagne pour la présidentielle sont plafonnées à 70 millions de réais (près de 18 millions de francs) par candidat.

Si les fonds publics - alloués aux partis en fonction de leur représentation, pour la présidentielle et les législatives - ne suffisent pas, libre aux candidats de les compléter en puisant dans leurs poches, dans la limite de ce plafond.

Placements financiers

En tête des patrimoines des présidentiables arrive le plus riche des ex-banquiers : Joao Amoedo, du Partido Novo (droite), avec 425 millions de réais (108 millions de francs).

Avec à peine 1% des intentions de vote, l'ex-ministre des Finances Henrique Meirelles est le deuxième candidat le plus riche. Il est si fortuné que son parti, le MDB (centre droit) du président sortant Michel Temer, pourrait destiner la majeure partie des fonds publics à sa campagne pour les législatives, le laissant financer lui-même sa course à la présidence.

Sa déclaration de patrimoine devant le Tribunal supérieur électoral (TSE) s'élève à 377,5 millions de réais en actions et autres placements financiers, biens immobiliers (environ pour un quart), oeuvres d'art et antiquités.

Quatre appartements

Ces sommes sont à comparer aux 7,98 millions de réais (2 millions de francs), essentiellement en fonds de pension et assurance-vie, de l'ex-président de gauche Lula, dont le Parti des Travailleurs (PT) a présenté la candidature bien qu'il soit en prison pour corruption.

Lula, qui reste le grand favori des sondages mais dont le TSE risque d'invalider la candidature, possède aussi un terrain, de 530'000 réais, et deux véhicules.

En deuxième position dans les intentions de vote, le député d'extrême droite Jair Bolsonaro a fait état d'un patrimoine de 2,28 millions de réais (582'000 francs), dont quatre appartements pour un peu plus de la moitié de ce montant.

L'ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin (PSDB, centre droit) a pour sa part dit disposer d'1,38 million de réais, contre 1,69 million pour Ciro Gomes (centre gauche).

Une voiture

L'écologiste Marina Silva, en 3e position dans les sondages - en 2e si la candidature de Lula est invalidée -, a déclaré la somme de 118'835 réais (deux appartements essentiellement) et, le candidat du Psol, à gauche, Guilherme Boulos, un seul bien - une automobile évaluée à 15'146 réais, soit 3868 francs.

La campagne a officiellement débuté jeudi, au lendemain du dépôt officiel de 13 candidatures, mais avec une grosse inconnue : une disqualification par le TSE de Lula rebattrait totalement les cartes du scrutin.

ats, afp

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