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Bayer ajuste sa stratégie face au gylphosate, le titre bondit

Le géant chimique allemand Bayer tente de limiter l'impact pour ses finances de l'héritage toxique de Monsanto, ingéré il y a tout juste un an pour 63 milliards d'euros. (archive) © KEYSTONE/EPA/STEPHANIE LECOCQ
Le géant chimique allemand Bayer tente de limiter l'impact pour ses finances de l'héritage toxique de Monsanto, ingéré il y a tout juste un an pour 63 milliards d'euros. (archive) © KEYSTONE/EPA/STEPHANIE LECOCQ


Publié le 27.06.2019


Le titre de Bayer était en forte progression jeudi après que le groupe allemand a donné des signes de vouloir changer de stratégie pour faire face aux multiples procédures judiciaires aux Etats-Unis visant l'herbicide controversé glyphosate.

Vers 10H10 GMT, l'action prenait 7,50% à 60,19 euros dans un Dax en légère baisse de 0,14%. Mais depuis le rachat de Monsanto il y a un an, la capitalisation boursière de Bayer reste en forte baisse de près de 40%, à quelque 52 milliards d'euros (58 milliards de francs).

Bayer a indiqué mercredi soir créer un "nouveau comité du conseil de surveillance" qui sera chargé d'épauler le directoire dans sa stratégie de défense dans les procès portant sur le glyphosate.

Le géant allemand a aussi annoncé l'arrivée de l'avocat américain John Beisner, soulignant son expérience en matière de "défense et d'accords à l'amiable".

Cela sous-entend que Bayer serait prêt à négocier pour se sortir des plus de 13.000 procédures intentées aux Etats-Unis contre le groupe, des plaignants imputant leur cancer à l'herbicide.

Depuis le rachat de Monsanto en juin 2018 pour 63 milliards d'euros, Bayer doit affronter des procédures visant l'herbicide au glyphosate de la firme américaine, le Round Up, objet ces derniers mois de trois jugements défavorables en Californie et qui pourraient coûter à terme des milliards au géant de la chimie.

Le fonds américain Elliott a salué ces décisions, dévoilant au passage qu'il contrôlait l'équivalent de 1,1 milliard d'euros de titres du groupe de Leverkusen, soit quelque 2%.

Ces mesures "donnent à Bayer la possibilité de résoudre l'incertitude autour du glyphosate et ouvrent la possibilité d'un accord extrajudiciaire accéléré avec un coût limité", a jugé Elliott.

Dans un communiqué, le fonds estime également que Bayer "pourrait faire davantage pour maximiser sa valeur pour l'ensemble des parties prenantes".

"Le faible prix de l'action ne reflète pas la grande valeur des branches qui composent" le groupe, a ajouté Elliott, chiffrant la potentielle "création de valeur" à "plus de 30 milliards d'euros".

Elliott Management Corporation, qui gère environ 35 milliards de dollars d'actifs, est l'un des fonds activistes les plus puissants au monde, réputé pour favoriser l'éclatement de grand conglomérats par des mises en Bourse partielles.

"L'entrée au capital d'Elliott pousse les investisseurs à expérer que la débâcle autour de Monsanto sera pris plus au sérieux", note Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. "Jusqu'ici, on avait l'impression que Bayer ne faisait que réagir aux requêtes. Ils agissent maintenant, et c'est ce que les marchés aiment voir."

Le groupe allemand avait déjà promis plus de "transparence" après le scandale. S'il ne tourne pas le dos au glyphosate, classé "cancérigène probable" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Bayer compte investir cinq milliards d'euros sur dix ans dans de nouvelles générations d'herbicides.

ats, awp, afp

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