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Bélarus: début du procès de la figure de l'opposition Maria Kolesnikova

Maria Kolesnikova © KEYSTONE/AP/DMITRI LOVETSKY
Maria Kolesnikova © KEYSTONE/AP/DMITRI LOVETSKY


Publié le 04.08.2021


Le procès d'une des grandes figures de la contestation au Bélarus en 2020, Maria Kolesnikova, s'est ouvert mercredi à Minsk à huis clos. Elle est accusée d'avoir voulu renverser le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko,

Mme Kolesnikova, emprisonnée depuis 10 mois, est jugée avec son avocat Maxime Znak, selon l'agence d'Etat Belta. Ils risquent jusqu'à 12 ans de prison pour "complot visant à s'emparer du pouvoir" et jusqu'à sept ans de détention pour des "appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale".

Ce procès intervient alors que ces dernières semaines, le régime de M. Loukachenko décuple ses efforts pour punir les participants et les organisateurs de la contestation qui, à l'été et l'automne dernier, a rassemblé des dizaines de milliers de personnes dénonçant la réélection frauduleuse du président.

Refus de quitter le pays

Maria Kolesnikova a été arrêtée en septembre après avoir résisté à une tentative d'expulsion de son propre pays. Selon l'opposante, les services spéciaux bélarusses (KGB) l'ont enlevée, puis lui ont mis un sac sur la tête pour la conduire à la frontière ukrainienne. Elle a sauté d'une fenêtre et a déchiré son passeport, refusant de quitter son pays, ce qui a entraîné son incarcération.

Mme Kolesnikova et son co-accusé, M. Znak, avaient travaillé pour Viktor Babaryko, rival du président bélarusse récemment condamné à 14 ans de prison pour fraude.

Ils faisaient partie d'un Conseil de coordination de sept membres mis sur pied après la présidentielle contestée d'août 2020 pour organiser une transition pacifique du pouvoir.

Maria Kolesnikova a fait partie du trio de femmes propulsées à la tête du mouvement de contestation, avec Svetlana Tikhanovskaïa, candidate à la présidentielle à la place de son mari emprisonné, et Veronika Tsepkalo. Ces deux dernières ont fui le pays, sous la pression des autorités.

Milliers d'emprisonnés

Des milliers de manifestants et d'opposants ont été emprisonnés ou contraints à l'exil depuis l'automne 2020. Et Minsk est aussi accusé de s'en prendre à ceux qui ont fui le pays.

Dernière affaire en date, le directeur d'une ONG aidant des opposants au régime bélarusse, Vitali Chychov, a été retrouvé pendu mardi en Ukraine. Son organisation a immédiatement accusé Minsk d'assassinat, alors que la police ukrainienne évoquait soit un suicide, soit un homicide camouflé en suicide.

Ce drame est intervenu peu après un incident aux Jeux olympiques de Tokyo avec la sprinteuse bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, menacée d'un rapatriement forcé pour avoir critiqué sa fédération sur les réseaux sociaux. Elle a dit craindre d'être emprisonnée dans son pays.

Le régime bélarusse est aussi accusé d'avoir détourné en mai un vol commercial en prétextant une alerte à la bombe afin d'arrêter le dissident Roman Protassevitch qui se trouvait à bord.

ats, afp

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