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Bélarus: la Pologne offre sa médiation entre le pouvoir et l'opposition

Après une deuxième nuit de protestations contre le pouvoir violemment réprimées et ayant fait un mort, l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa, rivale à la présidentielle du président Loukachenko a quitté le pays pour la Lituanie mardi. © KEYSTONE/EPA/TATYANA ZENKOVICH
Après une deuxième nuit de protestations contre le pouvoir violemment réprimées et ayant fait un mort, l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa, rivale à la présidentielle du président Loukachenko a quitté le pays pour la Lituanie mardi. © KEYSTONE/EPA/TATYANA ZENKOVICH


Publié le 11.08.2020


La Pologne s'est déclarée prête mardi à mener une médiation entre le président bélarusse Alexandre Loukachenko et l'opposition. Elle a exprimé cette offre après que Svetlana Tikhanovskaïa, sa rivale à la présidentielle, a quitté le pays pour la Lituanie.

"La Pologne est prête à jouer le rôle de médiatrice entre l'opposition bélarusse et le président Loukachenko. Il y a encore une place pour le dialogue", a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz à Riga.

"Mais nous aurons du mal à essayer de convaincre les autres pays occidentaux de ne pas imposer des sanctions contre le Bélarus, si la violente répression des manifestants continue", a-t-il ajouté à l'issue d'une rencontre avec ses homologues letton, estonien et finlandais.

"Il n'est pas normal que les candidats à la présidence fuient leur propre pays. Nous serons prudents avec les sanctions, car elles doivent être imposées de manière à ne pas nuire aux Bélarusses ordinaires ou aux citoyens de pays étrangers qui vivent ou travaillent au Bélarus", a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto.

Prudence sur des sanctions

Le ministre des Affaires étrangères de la Lettonie Edgars Rinkevics également indiqué que son pays "préconisera une approche prudente des sanctions, car si le Bélarus est frappée par des sanctions économiques, cela ne fera qu'accroître sa dépendance globale à l'égard de la Russie".

"Nous sommes prêts à accueillir des réfugiés politiques du Bélarus, si c'était nécessaire", a-t-il ajouté. "Personne n'a décrit cette soi-disant élection comme libre et juste, nous ne devons donc pas donc reconnaître la légitimité des résultats", a déclaré pour sa part, Urmas Reinsaly, le ministre des Affaires étrangères de l'Estonie.

Pressions

Après une deuxième nuit de protestations contre le pouvoir violemment réprimées et ayant fait un mort, l'opposante Svetlana Tikhanovskaïa, rivale à la présidentielle du président Loukachenko a quitté le pays pour la Lituanie mardi.

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius, a indiqué mardi que Mme Tikhanovskaïa était "en sécurité". Dans une vidéo, l'opposante a confirmé avoir pris "seule" la "décision très difficile" de partir. "Je sais que beaucoup me condamneront, beaucoup me comprendront, beaucoup me haïront", a-t-elle affirmé, les traits tirés.

Mme Tikhanovskaïa a apparemment subi des pressions lors d'un séjour de sept heures à la commission électorale nationale à Minsk lundi soir, a indiqué M. Linkevicius. La Lituanie, membre de l'Union européenne et de l'Otan, a appartenu à l'Union soviétique. Elle a fréquemment donné refuge à des figures de l'opposition bélarusse ou russe.

ats, afp

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