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Benoît Hamon, continue d'espérer une improbable "unité"

"Je m'engage parce que je veux l'unité de la gauche et de l'écologie politique", a expliqué Benoît Hamon jeudi soir, devant environ 2000 sympathisants (archives). © KEYSTONE/EPA/JULIEN DE ROSA
"Je m'engage parce que je veux l'unité de la gauche et de l'écologie politique", a expliqué Benoît Hamon jeudi soir, devant environ 2000 sympathisants (archives). © KEYSTONE/EPA/JULIEN DE ROSA


Publié le 06.12.2018


L'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon a annoncé jeudi qu'il conduirait une liste "citoyenne" aux européennes. A six mois du scrutin, l'homme ne désespère pas à de parvenir à un accord avec d'autres forces politiques dans un paysage très émietté à gauche.

"Je me sens une responsabilité. Je suis, depuis de longs mois, le plus populaire à gauche (...) Je serai candidat pour mener le combat en première ligne, à la tête d'une alliance citoyenne", a déclaré M. Hamon au quotidien Le Monde.

L'ancien ministre avait quitté le PS le 1er juillet 2017 après son score catastrophique à la présidentielle (6,36%). Il veut aujourd'hui porter une liste humaniste, sociale, écologique, européenne.

"Je m'engage parce que je veux l'unité de la gauche et de l'écologie politique", a-t-il expliqué lors d'un meeting au Cirque d'Hiver jeudi soir, devant environ 2000 sympathisants et l'ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, avec qui il a engagé une démarche "paneuropéenne" en janvier.

Pas de récupération politicienne

Dans son discours prononcé à quelques jours d'une nouvelle journée de manifestation des "gilets jaunes", M. Hamon a condamné "sans réserve" la violence qui "abîme" leur mouvement, tout en invitant l'Etat à "répondre avec du respect et non avec des grenades assourdissantes" à la colère.

Pour l'ancien candidat à la présidentielle, le mouvement, qui "ne peut se réduire à une horde raciste et homophobe", est en partie le fruit de l'échec de la gauche. Car celle-ci "a renoncé au réel après avoir renoncé à l'idéal".

Il a cependant mis en garde contre toute "récupération" politicienne du mouvement. "Le devoir de la gauche n'est pas de jeter de l'essence sur la colère", a-t-il dit dans une allusion à la France insoumise. Depuis le début de l'été, M. Hamon s'est efforcé de se différencier plus clairement du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, notamment sur la question des migrants.

Des listes...

Dans Le Monde, M. Hamon continue en revanche de tendre la main aux autres formations politiques de gauche. Et il n'est pas le seul. Les listes pullulent dans l'espace politique situé entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon: Génération écologie, Radicaux de gauche, PS, PCF, EELV, REV (le parti antispéciste d'Aymeric Caron) et peut-être encore Place publique, le parti créé par l'essayiste Raphaël Glucksmann.

"Je veux d'abord construire une alliance citoyenne. Puis nous parlerons avec des mouvements politiques, les communistes, Place publique... Je ne veux pas faire vivre aux électeurs de nouveau le martyr d'avoir à choisir entre plusieurs listes qui pensent la même chose. Je suis confiant, il y aura une unité de la gauche", affirme M. Hamon.

L'ancien socialiste ferme en revanche la porte au PS. "Le PSE soutient, comme successeur (au président de la commission européenne) Jean-Claude Juncker, (le vice-président) Frans Timmermans qui défendra le bilan de la commission européenne", pointe-t-il.

... à l'unité

Du côté d'EELV, les discussions sont également au point mort. Le parti écologiste est fermement décidé à jouer sa carte en solitaire. Un cadre de Générations ne désespère pas de parvenir à un accord avec le PCF et Place publique. "Il y a une convergence naturelle", veut-il croire.

Tout cela n'inquiète guère au Parti socialiste. "Hamon n'a pas le choix, s'il n'est pas candidat, son mouvement est mort. Il est obligé de sauver les meubles. Mais il va se crasher", prédit Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo.

Générations était crédité de 2,5% des intentions de vote dans une enquête publiée le 7 novembre.

ats, afp

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