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Berlin dissout partiellement son unité militaire d'élite

48'000 munitions et 62 kilos d'explosifs ont disparu des forces spéciales (archives). © KEYSTONE/DPA/A3390/_KAY NIETFELD
48'000 munitions et 62 kilos d'explosifs ont disparu des forces spéciales (archives). © KEYSTONE/DPA/A3390/_KAY NIETFELD


Publié le 30.06.2020


L'unité militaire d'élite allemande va être partiellement dissoute, a annoncé mardi la ministre de la Défense. Ces forces spéciales sont déstabilisée par plusieurs scandales sur des liens de certains de ses membres avec la mouvance d'extrême droite.

Les forces spéciales (KSK) ont "partiellement pris leur autonomie" par rapport au reste de l'armée allemande "en raison notamment d'une culture toxique de certaines personnes à leur tête", a expliqué Annegret Kramp-Karrenbauer dans un entretien avec le quotidien Süddeutsche Zeitung. "En conséquence, la KSK ne peut pas continuer sous sa forme actuelle", a ajouté la ministre, également présidente du parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel.

Dans l'immédiat, la deuxième compagnie des forces spéciales allemandes, considérée comme le lieu où les dérapages d'extrême droite ont été les plus importants, sera dissoute sans être remplacée. Le KSK ne conservera donc plus que trois compagnies. Tant qu'un renouvellement n'aura pas eu lieu, l'unité spéciale de la Bundeswehr ne participera pas aux exercices et aux missions internationales.

La ministre a qualifié les dernières découvertes de "troublantes" et "alarmantes" : 48'000 munitions et 62 kilos d'explosifs ont disparu du KSK. Et dans le même temps plusieurs des membres des forces spéciales ont été identifiés comme étant proches de la mouvance ultra-nationaliste, au moment où les autorités s'inquiètent d'une résurgence du terrorisme d'extrême droite, visant migrants, Juifs et responsables politiques les soutenant.

Une enquête interne devra déterminer si ce matériel de guerre a été récemment volé ou si la comptabilité interne de l'armée a été bâclée, a dit Mme Kramp-Karrenbauer. Une nouvelle évaluation devrait avoir lieu fin octobre. Et la ministre de prévenir que si les membres de ces forces spéciales "n'ont pas entendu ce premier coup de feu préventif, la question d'une réorganisation" plus large "de la KSK se posera inévitablement".

ats, afp

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