Biden pour une approche "pragmatique" sur le dossier nord-coréen
Le président américain Joe Biden a plaidé vendredi pour une approche "pragmatique" face à la Corée du Nord au terme d'une rencontre avec son homologue sud-coréen. Il a toutefois reconnu que les négociations sur la dénucléarisation du régime seraient délicates.
"Nous n'avons aucune illusion sur la difficulté de la tâche, absolument aucune. Les quatre dernières administrations n'ont pas atteint l'objectif. C'est un objectif incroyablement difficile", a déclaré M. Biden lors d'une conférence de presse commune avec le président sud-coréen Moon Jae-in.
Annonçant avoir nommé le diplomate chevronné Sung Kim comme émissaire spécial, le président américain n'a pas exclu de rencontrer un jour le leader nord-coréen Kim Jong-un, mais a souligné qu'il ne le ferait pas sans engagements clairs de ce dernier.
Trump critiqué
Il a profité de l'occasion pour critiquer la démarche de son prédécesseur à la Maison-Blanche, Donald Trump, qui avait rencontré "Chairman Kim" à deux reprises, à Singapour puis à Hanoï, sans aboutir à des résultats tangibles. "Je ne lui offrirai pas une reconnaissance internationale" sans contreparties, a-t-il insisté.
Ni obsession du "grand accord" ni "patience stratégique": Joe Biden avait déjà rejeté les approches de ses deux prédécesseurs directs, Donald Trump et Barack Obama. Mais il n'a pas dévoilé son jeu vendredi. Il s'est cantonné à des formules très générales, plaidant pour des avancées "pragmatiques" pour réduire les tensions et se rapprocher du "but ultime": "la dénucléarisation de la Corée du Nord".
Le président sud-coréen, qui avait été l'artisan de la médiation entre Pyongyang et Washington sous la présidence Trump, espère mettre à profit la dernière année de son mandat pour enfin arriver à une "paix irréversible" sur la péninsule. Vendredi, il a loué la "volonté de dialogue" de Washington.
Bien que frappé par de multiples sanctions internationales, Pyongyang a rapidement développé ces dernières années ses capacités militaires sous la direction de Kim Jong-un, procédant à plusieurs essais nucléaires et testant avec succès des missiles balistiques.
Deuxième dirigeant
La Maison-Blanche veut faire revenir Pyongyang à la table des négociations. Elle assure qu'elle veut s'appuyer, entre autres, sur la déclaration commune du sommet de Singapour en 2018.
Ce bref document évoquait la "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", mais cette formulation vague avait donné lieu à des interprétations très différentes de la part des deux parties.
Preuve de l'importance de la région aux yeux de Washington, Moon Jae-in est seulement le deuxième dirigeant à être reçu en personne à la Maison-Blanche, après le premier ministre japonais Yoshihide Suga.
ats, afp