Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Joe Biden, a officiellement présenté mercredi sa colistière Kamala Harris pour battre le chef d'Etat sortant Donald Trump en novembre. Selon lui, c'est la "bonne personne" pour l'aider à "reconstruire le pays".

"J'avais le choix, mais je n'ai aucun doute que j'ai choisi la bonne personne" pour cette élection "vitale pour ce pays", a déclaré M. Biden, 77 ans, à l'occasion de leur première apparition ensemble à Wilmington, dans son Etat du Delaware, dans une salle presque vide à cause de la pandémie de Covid-19.

Avec Kamala Harris, Joe Biden fait un choix déjà historique: cette fille d'un Jamaïcain et d'une Indienne est la première colistière noire et d'origine Asie du Sud d'un grand parti. En cas de victoire le 3 novembre, elle deviendrait en outre la première femme vice-présidente des Etats-Unis.

Sous le regard de Kamala Harris, Joe Biden a alors évoqué les "petites filles", notamment "les petites filles de couleur qui se sentent si souvent oubliées et sous-estimées". Mais "aujourd'hui, peut-être, elles se voient différemment pour la première fois: avec l'étoffe d'un président ou d'un vice-président", a-t-il déclaré devant plusieurs drapeaux américains.

"Pleurnicheries"

"L'Amérique est en manque criant d'un dirigeant. Et pourtant, nous avons un président qui se préoccupe plus de lui que de ceux qui l'ont élu", a pour sa part lancé Mme Harris. "Tout ce qui nous importe, notre économie, notre santé, nos enfants, le genre de pays dans lequel nous vivons, tout cela est en jeu" le 3 novembre, a-t-elle souligné. "Nous sommes en plein examen de conscience face au racisme et à l'injustice généralisée", a ajouté la sénatrice de Californie.

Les attaques de Donald Trump visant Kamala Harris n'avaient pas tardé mardi peu après l'annonce du choix de M. Biden: "La plus méchante, la plus horrible, la plus méprisante de tout le Sénat américain". Et l'équipe Trump d'épingler "Kamala l'imposture", venue de la "gauche radicale".

En retour, Joe Biden a taclé le président, habitué des "pleurnicheries": "Cela étonne-t-il quelqu'un que Donald Trump ait un problème avec une femme forte ou les femmes fortes en général?"

Le président américain a également été épinglé pour sa gestion de la pandémie et la profonde crise économique qui frappe les Etats-Unis. "Donald Trump ne cherche qu'à souffler sur les flammes avec ses politiques tirées d'un discours raciste, et provoque les divisions", a poursuivi Joe Biden.

Le nouveau tandem part avec un avantage: Joe Biden devance Donald Trump, 74 ans, d'une marge confortable dans la moyenne des sondages nationaux (+7,3 points de pourcentage selon la moyenne du site RealClearPolitics), mais aussi dans plusieurs Etats-clés.

ats, afp