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Bien que la criminalité diminue, la peur croît

La cybercriminalité caracole en tête des délits rapportés par les 2111 personnes qui ont renvoyé le formulaire de la ZHAW début 2018. © KEYSTONE/STR
La cybercriminalité caracole en tête des délits rapportés par les 2111 personnes qui ont renvoyé le formulaire de la ZHAW début 2018. © KEYSTONE/STR


Publié le 20.09.2019


La criminalité baisse depuis 2012 en Suisse. Mais plus de la moitié de la population craint que ce ne soit l'inverse. Une personne sur trois se sent mal à l'aise dans les transports publics et une sur six transporte du spray au poivre ou d'autres moyens de défense.

Ce ressenti ne peut pas découler d'expériences personnelles, selon un sondage sur le vécu en lien avec la criminalité et la perception de ce phénomène mené par la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW), dont les résultats ont été publiés vendredi.

Seul un petit pourcentage des personnes interrogées ont en effet été confrontées à des actes criminels durant les douze mois précédents le sondage: 6% avaient subi un vol, 2,1% une blessure physique, 0,4% un vol à main armée et 0,2% un viol.

Plus d'un dixième avait subi des dégâts matériels, 11,5% été victime de cybercriminalité. Cette dernière infraction caracole en tête des délits rapportés par les 2111 personnes qui ont renvoyé le formulaire de la ZHAW début 2018. Au total 10'000 adultes des deux sexes avaient été contactés au hasard.

Partis de droite et médias en cause

Pour les auteurs de l'étude, les raisons pour lesquelles plus de la moitié de la population ne se rend pas compte que la Suisse est en réalité devenue plus sûre sont à rechercher du côté de la consommation médiatique et de l'orientation politique.

L'écoute fréquente de télévisions privées accroît ainsi la peur, ont constaté les chercheurs. Au contraire, la lecture de quotidiens suprarégionaux a tendance à la diminuer.

La crainte de la criminalité est aussi attisée par les partis de droite: "Plus les personnes interrogées se situent sur la droite de l'échiquier politique, plus elles ont tendance à penser que la criminalité est un problème et à réclamer un durcissement des sanctions", relève le chercheur Dirk Baier, directeur de l'étude.

Etrangers trop nombreux

Une attitude défensive également liée à la dose de méfiance, par exemple vis-à-vis des étrangers. 51,9% des personnes interrogées pensent ainsi que ces derniers sont trop nombreux en Suisse. 27,9% estiment même que les musulmans ne devraient pas être autorisés à immigrer dans le pays.

Un pourcentage étonnamment haut des sondés se prononce pour la légalisation de drogues: 54,1% pour celle du cannabis, 23,8% pour celle de la consommation de cocaïne.

ats

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