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Le conflit Hamas/Israël entre dans sa deuxième semaine

Des centaines de bâtiments ont été endommagés et les coupures d'électricité se sont multipliées à Gaza. © KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI
Des centaines de bâtiments ont été endommagés et les coupures d'électricité se sont multipliées à Gaza. © KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI
Des centaines de bâtiments ont été endommagés et les coupures d'électricité se sont multipliées à Gaza. © KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI
Des centaines de bâtiments ont été endommagés et les coupures d'électricité se sont multipliées à Gaza. © KEYSTONE/EPA/ATEF SAFADI


Publié le 18.05.2021


Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont repris de plus belle lundi, au terme d'une semaine noire ayant fait 200 morts dans l'enclave palestinienne. Aucune trêve ne se dessine entre Israël et le mouvement Hamas qui continue ses tirs de roquettes.

Le président américain Joe Biden a exprimé son soutien à un "cessez-le-feu", lors d'un nouvel entretien téléphonique avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, alors que les protagonistes sont restés sourds jusque-là aux appels à cesser les hostilités.

Une nouvelle réunion en urgence et à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU doit se tenir mardi. Elle a été décidée après l'opposition des Etats-Unis d'Amérique, pour la troisième fois en une semaine, à l'adoption d'une déclaration du conseil appelant à "une cessation des violences".

La journée a été marquée par des bombardements israéliens soutenus par air et par mer sur l'enclave palestinienne, tandis que dans le sud d'Israël, les sirènes d'alarme n'ont cessé de retentir pour alerter de tirs de roquettes en provenance du territoire palestinien limitrophe.

Le Hamas menace

Le Croissant-Rouge qatari a affirmé que ses bureaux à Gaza avaient été endommagés à Gaza. Le ministère palestinien de la santé a indiqué que ses locaux avaient été touchés de même que la seule clinique pratiquant des dépistages du Covid-19 dans l'enclave minée par la pauvreté et sous blocus israélien depuis près de 15 ans.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a menacé de tirer de nouvelles roquettes en direction de Tel-Aviv si l'aviation israélienne ne cessait "pas de cibler des civils".

Les missiles israéliens ont laissé par endroits des cratères dans la chaussée et fortement endommagé le réseau électrique, plongeant de nouveau Gaza dans la quasi-obscurité. L'armée a dit avoir ciblé des tunnels souterrains et les maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à "stocker des armes".

Depuis le début des hostilités, le 10 mai, 200 Palestiniens ont été tués à Gaza dont au moins 59 enfants, et plus de 1300 blessés, selon un bilan palestinien. Côté israélien, 10 personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes.

Roquettes du Liban

Le Programme alimentaire mondial a annoncé une aide d'urgence pour plus de 51'000 personnes à Gaza, où quelque 40'000 habitants ont dû fuir leur maison. Benyamin Netanyahou a appelé la population, en particulier les habitants du sud d'Israël, à "limiter leurs activités en extérieur".

Les groupes armés palestiniens ont tiré plus de 3350 roquettes vers le sol israélien depuis le 10 mai, un rythme inédit. Une majorité a été interceptée par le système anti-missile "Dôme de fer".

Sur un autre front, de nouvelles roquettes ont été tirées du sud du Liban vers Israël, mais ne sont pas tombées en territoire israélien, a indiqué l'armée israélienne. Elle a fait état de tirs de représailles en direction du "point de lancement" des projectiles.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le président Mahmoud Abbas a plaidé devant l'émissaire américain Hady Amr pour une "intervention" de Washington. "Les Etats-Unis sont engagés dans une diplomatie silencieuse et intensive et nos efforts se poursuivront", a tweeté le conseiller pour la sécurité nationale, Jake Sullivan.

Vingt morts en Cisjordanie

Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah-Al-Sissi travaillent eux à une médiation visant à obtenir un cessez-le-feu et comptent solliciter l'appui de la Jordanie. Un autre canal s'est ouvert, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Egypte.

Le nouveau conflit a éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en "solidarité" avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem-Est. La menace d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans ce secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans est à l'origine des violences.

Les hostilités se sont étendues à la Cisjordanie, où des affrontements avec l'armée israélienne ont fait 20 morts en une semaine, selon un dernier bilan palestinien.

En Israël, les tensions restent vives dans les villes "mixtes", où vivent juifs et Arabes israéliens. Les policiers y sont déployés en force pour éviter de nouveaux dérapages.

ats, afp

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