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Brexit: le Parlement refuse à nouveau des élections anticipées

Boris Johnson n'a plus de majorité au Parlement britannique après la défection d'un député conservateur (archives). © KEYSTONE/EPA UK PARLIAMENTARY RECORDING UNIT/UK PARLIAMENTARY RECOR
Boris Johnson n'a plus de majorité au Parlement britannique après la défection d'un député conservateur (archives). © KEYSTONE/EPA UK PARLIAMENTARY RECORDING UNIT/UK PARLIAMENTARY RECOR
Personnalité incontournable de la scène parlementaire, John Bercow, considéré comme plutôt favorable au camp anti-Brexit, a déclaré qu'il abandonnerait ses fonctions au plus tard le 31 octobre. © KEYSTONE/AP/DAVID VINCENT
Personnalité incontournable de la scène parlementaire, John Bercow, considéré comme plutôt favorable au camp anti-Brexit, a déclaré qu'il abandonnerait ses fonctions au plus tard le 31 octobre. © KEYSTONE/AP/DAVID VINCENT
Les députés ont rejeté mardi la demande d'élections anticipées de Boris Johnson. © KEYSTONE/EPA UK PARLIAMENTARY RECORDING UNIT/ HANDOUT
Les députés ont rejeté mardi la demande d'élections anticipées de Boris Johnson. © KEYSTONE/EPA UK PARLIAMENTARY RECORDING UNIT/ HANDOUT


Publié le 10.09.2019


Les députés britanniques ont infligé mardi une nouvelle défaite au Premier ministre Boris Johnson. Ils ont à nouveau refusé de déclencher des législatives anticipées, avant une suspension du Parlement jusqu'au 14 octobre, deux semaines avant la date prévue du Brexit.

Avec seulement 293 voix pour, loin des deux tiers des sièges requis pour déclencher des élections générales, les députés ont mis en échec pour la deuxième fois en cinq jours la proposition de Boris Johnson. Ce dernier voulait que les électeurs soient appelés aux urnes le 15 octobre.

Avant le vote, le chef de gouvernement a assuré qu'il ne demanderait "pas un nouveau report" du Brexit, prévu le 31 octobre, en dépit d'une loi votée en ce sens par le Parlement. Elle est entrée en vigueur lundi après l'assentiment de la reine Elizabeth II.

Recours en justice, démission ou autre, Boris Johnson n'a pas expliqué comment il compte s'y prendre. "Si vous voulez un délai, alors votez pour des élections générales !", a-t-il lancé au leader de l'opposition Jeremy Corbyn qui, selon lui, craint d'être défait dans les urnes. Celui-ci a rétorqué qu'il voulait une élection, mais se refuse à "risquer le désastre" d'une sortie de l'UE sans accord.

Série de camouflets

Avant tout scrutin, l'opposition veut s'assurer que la perspective d'un "no deal" est écartée et que le Brexit sera repoussé de trois mois, comme le Parlement l'a voté la semaine dernière. Ce texte oblige le Premier ministre à demander ce report à l'UE s'il n'obtient pas d'accord de sortie d'ici au 19 octobre, juste après un sommet européen.

Les camouflets se sont succédé depuis une semaine pour Boris Johnson. Lundi en début de soirée encore, la Chambre des communes a adopté un texte pour contraindre le gouvernement à publier des documents confidentiels sur l'impact d'un Brexit sans accord, que l'exécutif est soupçonné d'avoir minimisé.

La séance de lundi à la Chambre des communes est la dernière avant la suspension du Parlement pendant cinq semaines décidée par Boris Johnson. Elle a été marquée par l'annonce surprise de la démission prochaine du président de la Chambre, John Bercow, après dix ans passés dans le fauteuil de "speaker".

Accusé ces derniers mois par les partisans d'un Brexit dur d'avoir outrepassé les règlements parlementaires à leur détriment, il a, les yeux embués, salué le sens de "l'intérêt national" des membres de la Chambre.

La suspension du Parlement, dénoncée par M. Bercow comme un "scandale constitutionnel", a suscité une vague d'indignation au Royaume-Uni, où ses opposants soupçonnent Boris Johnson d'avoir manoeuvré pour empêcher les députés de débattre du Brexit et précipiter le pays vers un divorce sans accord avec l'Union européenne.

"Divergences significatives"

Boris Johnson a assuré lundi encore vouloir un accord, mais Bruxelles et Londres ne parviennent pas à s'entendre sur la manière de maintenir ouverte la frontière en Irlande après le Brexit.

"Un terrain d'entente a été trouvé dans certains domaines mais des divergences significatives demeurent", selon un communiqué commun publié à l'issue d'une rencontre de Boris Johnson avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar à Dublin.

Selon M. Varadkar, Londres n'a encore soumis aucune proposition alternative "réaliste" au "filet de sécurité" ("backstop") en Irlande, que Boris Johnson souhaite supprimer de l'accord de retrait négocié par sa prédécesseure Theresa May.

Cette disposition vise à empêcher le retour à une frontière physique entre l'Irlande du Nord, une province britannique, et la République d'Irlande, un Etat membre de l'Union européenne. Elle prévoit que, faute de meilleure solution à l'issue d'une période transitoire, le Royaume-Uni tout entier reste dans un "territoire douanier unique" avec l'UE, ce qui l'empêcherait de suivre une politique commerciale indépendante.

Boris Johnson déterminé

Boris Johnson s'oppose farouchement à tout nouvel ajournement du Brexit, initialement prévu pour le 29 mars et déjà reporté deux fois, si aucun compromis n'est trouvé. Il a réitéré lundi sa détermination à sortir à tout prix du club européen le 31 octobre.

Des élections pourraient permettre au Premier ministre de récupérer la majorité qu'il a perdue en excluant 21 députés rebelles, qui ont voté avec l'opposition pour le report du Brexit, et avec la défection d'un autre la semaine dernière pour le parti europhile des Libéraux-démocrates.

Samedi encore, il a subi un nouveau camouflet avec la démission d'un poids lourd de son gouvernement, la ministre du Travail Amber Rudd, après celle de son propre frère, Jo Johnson.

ats, afp

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