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Brexit: Londres veut lutter à l'OMC contre les tarifs de Trump

La secrétaire britannique au commerce international Liz Truss s'en est prise à Genève à la fois aux Etats-unis et à la Chine (archives). © KEYSTONE/AP/FRANK AUGSTEIN
La secrétaire britannique au commerce international Liz Truss s'en est prise à Genève à la fois aux Etats-unis et à la Chine (archives). © KEYSTONE/AP/FRANK AUGSTEIN


Publié le 09.10.2019


La Grande-Bretagne ne soutiendra pas la politique protectionniste de son allié américain après le Brexit. Mercredi à Genève, l'une de ses ministres a expliqué à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qu'elle ne veut pas d'un tel environnement de tensions.

Londres prépare depuis plusieurs mois à occuper son propre siège au sein de l'organisation où l'UE s'exprime encore pour ses 28 Etats membres. Après le Brexit, que Londres souhaite à la fin du mois, "nous utiliserons notre liberté" pour un commerce international "libre, équitable et établi sur des règles", avec l'OMC "en son centre", a affirmé la secrétaire au commerce international Liz Truss.

"Il n'y a pas plus grand allié" que le Royaume-Uni pour cette institution ciblée par le président américain Donald Trump, a-t-elle dit lors d'une réunion privée organisée par la Chambre du commerce international à l'OMC. "Nous combattrons" le protectionnisme, a affirmé Mme Truss, selon les déclarations publiées par son bureau.

Les Etats-Unis font face à de nombreuses plaintes à l'OMC, y compris de la Suisse, après les tarifs douaniers imposés par le président Trump sur plusieurs biens. Ils bloquent aussi depuis longtemps le renouvellement de juges du tribunal d'appel de l'organisation, alors que.

Pékin visé à l'OMC

Mercredi, Mme Truss a soutenu une réforme de ce dispositif de plaintes. Sur cette question, elle est d'accord avec la volonté de M. Trump d'une modernisation.

Comme sur certains reproches contre la Chine. Sans nommer celle-ci, Londres a affirmé souhaiter davantage de réglementations sur les subventions industrielles, les entreprises publiques d'Etat et le transfert forcé de technologies. Autant de composantes mentionnées par Washington comme explication au lancement de centaines de milliards de dollars de tarifs supplémentaires contre Pékin.

Mme Truss a aussi souhaité un accord sur le commerce électronique adapté aux défis du XXIe siècle. Plusieurs dizaines de pays, dont la Suisse, négocient sur cette question.

Appel lancé sur la pêche

Mardi, le directeur général de l'OMC Roberto Azevedo et un groupe de dizaines de dirigeants, entrepreneurs et activistes avaient appelé à nouveau à aboutir à un accord pour éliminer les subventions sur la pêche illégale ou sur la surpêche. "Nous voulons aussi voir des avancées", a aussi estimé de son côté la ministre britannique.

Elle a ajouté que l'une des raisons du Brexit était précisément la volonté de relancer la pêche britannique en oeuvrant pour obtenir des règles "équitables". Au total, ces subventions qui contribuent à l'épuisement des stocks de poissons dans les océans sont estimées à plus de 21 milliards de francs.

Les Etats membres se sont donné comme objectif la fin de l'année pour y arriver mais le comité sur cette question n'a même plus de président. Certains affirment que M. Azevedo lui-même pourrait chercher à piloter les négociations face à ces blocages sur cette question.

ats

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