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Brexit: Theresa May de retour à Bruxelles face à une UE inflexible

La première ministre britannique Theresa May a été accueillie par un Jean-Claude Juncker d'humeur badine, arborant un sparadrap sur la joue. Ce n'est pas Mme May qui "m'a infligé cette blessure", avait-il plaisanté quelques instants plus tôt. © Keystone/AP/OLIVIER MATTHYS
La première ministre britannique Theresa May a été accueillie par un Jean-Claude Juncker d'humeur badine, arborant un sparadrap sur la joue. Ce n'est pas Mme May qui "m'a infligé cette blessure", avait-il plaisanté quelques instants plus tôt. © Keystone/AP/OLIVIER MATTHYS


Publié le 20.02.2019


La première ministre britannique Theresa May est arrivée mercredi à Bruxelles, dans l'espoir d'obtenir des modifications de l'accord sur le Brexit déjà conclu avec l'UE. Sans surprise, elle s'est plus ou moins heurtée à des Européens inflexibles.

La dirigeante conservatrice est arrivée vers 18h45 au siège de la Commission, accueillie par un Jean-Claude Juncker d'humeur badine, arborant un sparadrap sur la joue. Ce n'est pas Mme May qui "m'a infligé cette blessure", avait-il plaisanté quelques instants plus tôt.

"J'ai eu une réunion constructive avec le président Juncker ce soir", a déclaré Mme May. Elle a indiqué qu'elle avait demandé "d'apporter des changements juridiquement contraignants au 'filet de sécurité'", cette mesure controversée censée éviter le retour d'une frontière physique en Irlande après le Brexit le 29 mars.

"Nous avons fait des progrès", a assuré la première ministre britannique, qui était de retour dans la capitale belge avec l'espoir affiché d'obtenir des "changements contraignants" de l'accord de divorce conclu avec l'UE, mais rejeté par son parlement. Selon un communiqué commun avec le président de l'exécutif européen, à l'issue de leur entretien d'environ une heure trente, Mme May n'a toutefois pas obtenu de refonte du controversé "filet de sécurité" irlandais", ou "backstop".

Se reparler avant la fin du mois

"Les deux dirigeants ont convenu que les discussions avaient été constructives. Ils ont exhorté leurs équipes respectives à continuer d'explorer les options dans un esprit positif", est-il indiqué dans ce texte conjoint, indiquant que Mme May et M. Juncker allaient "se reparler avant la fin du mois". Dans l'intervalle, ils se sont promis de rechercher "quelles garanties" pourraient être apportées pour assurer que le "backstop" ne serait que temporaire et quels "autres arrangements" pourraient le remplacer à l'avenir.

Il n'est pas question dans leur texte de "renégocier" l'accord de divorce que Mme May a négocié avec Bruxelles pendant près d'un an et demi, avant que son parlement le rejette. Mais plutôt d'"apporter des modifications" à la déclaration politique qui l'accompagnera.

Cette déclaration trace les grandes lignes de la relation que veulent bâtir les deux parties après leur divorce, et pourrait rendre inutile le déclenchement du "backstop" si elle débouche sur un ambitieux partenariat commercial.

Nouvelles démissions

Mercredi, trois députés favorables à un second référendum sur le Brexit ont par ailleurs annoncé leur démission du Parti conservateur à cause de leur désaccord avec la ligne gouvernementale. Ils vont rejoindre le "Groupe indépendant", créé lundi par sept députés travaillistes eux-mêmes démissionnaires de leur parti.

Mme May "n'a de majorité pour rien" dans son propre pays, a pour sa part estimé une source diplomatique. "Il y a encore une cacophonie incroyable en Grande-Bretagne, et donc l'UE ne voit pas la nécessité de faire un pas vers les Britanniques à ce stade".

Malgré l'impasse actuelle, les deux parties disent toujours vouloir éviter un "no deal", source d'incertitudes du côté de l'UE et aux effets potentiellement dévastateurs pour l'économie du Royaume-Uni, où les annonces de fermetures d'usines ou relocalisations d'entreprises se multiplient depuis plusieurs mois.

ats, afp

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