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C'est aux gagnants de présenter un nouveau projet

Le président du PS Christian Levrat à l'heure d'expliquer la défaite de son camp sur la réforme de la prévoyance vieillesse dimanche à Berne. © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Le président du PS Christian Levrat à l'heure d'expliquer la défaite de son camp sur la réforme de la prévoyance vieillesse dimanche à Berne. © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER


Publié le 24.09.2017


Le "non" à la réforme des retraites dimanche fait jubiler la droite et la gauche de la gauche, alors que les partisans s'inquiètent de la situation de l'AVS qui s'aggravera en attendant un nouveau projet. C'est aux gagnants de l'élaborer.

Le rejet par les Suisses de la réforme des retraites constitue un "triste autogoal" pour la gauche, selon le vice-président de Travail.Suisse et membre du comité "Oui à la réforme des retraites", Jacques-André Maire. En lançant le référendum contre le texte, une frange romande du PS a apporté de l'eau au moulin de la droite, grande gagnante du jour.

Même son de cloche du côté des organisations féminines, en faveur de la réforme. Membre du comité d'Alliance F, Barbara Schmid-Federer (PDC/ZH) accuse la "mésalliance" du PLR, de l'UDC et du comité référendaire de la gauche romande.

Les partisans s'inquiètent que l'"indispensable réforme des retraites" soit repoussée à au moins 4 ou 5 ans. La situation de l'AVS s'aggravera encore, pronostique Jacques-André Maire. Un scénario alarmiste que les gagnants réfutent.

"Il faut remettre l'ouvrage sur le métier avec sérénité", a déclaré à ats-vidéo Davide de Filippo, co-secrétaire général du syndicat genevois SIT. Et d'ajouter qu'il faudrait peut-être repenser de manière plus globale l'ensemble du système.

Quid de la suite?

Les perdants du jour s'accordent pour dire qu'il revient aux gagnants de plancher sur le nouveau projet. Mais ils craignent que la droite ne veuille découpler les deux piliers et augmenter l'âge de la retraite des femmes.

Pour Patrick Eperon, responsable romand du comité bourgeois en faveur du projet, une réforme trop à droite ne serait de toute manière pas acceptée par le peuple.

Dans le camp bourgeois justement, on affirme qu'il faut se mettre immédiatement au travail en reprenant les aspects non contestés, a souligné le conseiller national Manfred Bühler (UDC/BE). Olivier Feller (PLR/VD) a pour sa part exclu que la droite vienne avec une proposition de relever l'âge de la retraite à 67 ans pour tous, un scénario évoqué à gauche.

Pour le PS, le nouveau projet de réforme des retraites doit renforcer le financement de l'AVS, ne pas relever l'âge de la retraite au-delà de 65 ans et contenir des mesures de compensation pour toute éventuelle baisse des prestations, a précisé à ats-vidéo le conseiller national vaudois Roger Nordmann. Mais il sera, selon lui, très compliqué de trouver une solution entre les revendications de l'extrême gauche romande d'une part et de l'Union patronale suisse d'autre part.

L'Association suisse des institutions de prévoyance propose quant à elle de lancer une nouvelle réforme qui n'aille pas aussi loin que celle rejetée par les Suisses dimanche. Elle doit se concentrer sur l'essentiel et mieux refléter les intérêts à la fois des assurés, des employeurs et des caisses de pensions.

Problème non résolu

"Le problème du financement de l'AVS reste entier", a déclaré le ministre de la santé Alain Berset dimanche devant la presse. Il n'a pas voulu aborder les raisons de la défaite, mais a reconnu que le dossier était "complexe et compliqué à expliquer".

Il va rapidement réunir tous les acteurs pour analyser les résultats du vote et trouver un chemin pour stabiliser les 1er et 2e piliers. Même si le "non" à la réforme est clair, le conseiller fédéral estime que "nous ne sommes pas si éloignés d'une majorité".

ats

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