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Canicules urbaines: les arbres pourraient réduire la mortalité

La ville de Genève a décidé de planter 600 arbres cet hiver (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
La ville de Genève a décidé de planter 600 arbres cet hiver (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
La ville de Genève a décidé de planter 600 arbres cet hiver (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI
La ville de Genève a décidé de planter 600 arbres cet hiver (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI


Publié le 01.02.2023


Planter plus d'arbres dans les zones urbaines pour faire baisser les températures estivales pourrait réduire d'un tiers les décès directement liés aux canicules. C'est le résultat d'une étude internationale menée dans 93 villes d'Europe, dont Genève, Bâle et Zurich.

Une modélisation a révélé que si la couverture végétale d'une ville pouvait atteindre les 30% de sa surface, contre une moyenne de 14,9% actuellement, cela permettrait de réduire la température de 0,4 degré celsius en moyenne pendant les canicules estivales, rapporte cette étude publiée dans la revue britannique The Lancet.

Sur les 6700 décès prématurés attribués au réchauffement des températures dans 93 villes européennes en 2015, les résultats montrent qu'un tiers pourrait ainsi être évité.

Cette étude est la première à prévoir, dans le contexte du réchauffement climatique dans les villes, le nombre de décès prématurés qui pourraient être évités par une couverture arborée supplémentaire, a souligné l'auteure principale, Tamara Iungman, chercheuse à l'Institut de santé mondiale de Barcelone.

Îlots de chaleur

Les températures dans les villes sont plus élevées que dans les banlieues ou les campagnes environnantes, en raison d'îlots de chaleur.

Cette différence de température est principalement due à la suppression de la végétation, à l'évacuation de la chaleur des systèmes de climatisation, ainsi qu'à l'asphalte et aux matériaux de construction de couleur sombre qui absorbent et retiennent la chaleur.

"Nous savons déjà que les températures élevées dans les environnements urbains sont associées à des résultats négatifs pour la santé, tels que l'insuffisance cardiorespiratoire, l'augmentation des admissions à l'hôpital et des décès prématurés", a déclaré Mme Iungman, citée dans un communiqué.

"Notre objectif est d'informer les politiques et les décideurs locaux sur les avantages de l'intégration stratégique de l'infrastructure verte dans la planification urbaine afin de promouvoir des environnements urbains plus durables, résilients et sains."

Décès évitables

Concrètement, avec une couverture végétale de 30%, dix décès auraient pu être évités durant la période sous revue à Zurich, cinq à Genève et trois à Bâle, ont calculé les auteurs. Cette couverture est de 24% à Bâle, 14% à Genève et 12% à Zurich.

Par rapport aux zones campagnardes environnantes, la différence de température était de 2,5 degrés à Zurich, 2,1 à Bâle et 1,6 dans la cité de Calvin. La moyenne européenne est de 1,5 degré. En augmentant la couverture végétale, Zurich pourrait fraichir de 0,5 degré, Genève de 0,4 degré et Bâle de 0,1 degré, selon cette étude.

De manière générale, le sud et l'est de l'Europe sont davantage concernés par cette problématique, notent les scientifiques. La différence la plus élevée avec la campagne environnante, 4,1 degrés, a été enregistrée à Cluj-Napoca, en Roumanie.

Nécessité de s'adapter

En raison du réchauffement climatique d'origine humaine, l'augmentation des températures dans les villes sera plus intense d'où la nécessité de plus en plus urgente pour les villes, de s'adapter pour améliorer les résultats en matière de santé.

Déjà l'année dernière, l'Europe a connu l'été le plus chaud jamais enregistré et la deuxième année la plus chaude. Dans le monde entier, les vagues de chaleur atteignent des pics records et leur durée s'est allongée ces dernières décennies.

Aujourd'hui, le froid cause encore plus de décès en Europe que la chaleur. Mais les prévisions basées sur les émissions actuelles révèlent que les maladies et les décès liés à la chaleur représenteront une charge plus importante pour les services de santé d'ici une décennie. Des chercheurs italiens, britanniques et américains ont également contribué à cette recherche.

ats, afp

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