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Caracas annonce six arrestations après l'attaque au drone

Alerte Info © Keystone
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L'explosion a retenti alors que Nicolas Madura s'adressait à des milliers de soldats réunis pour la cérémonie militaire à Caracas. © KEYSTONE/AP/ARIANA CUBILLOS
L'explosion a retenti alors que Nicolas Madura s'adressait à des milliers de soldats réunis pour la cérémonie militaire à Caracas. © KEYSTONE/AP/ARIANA CUBILLOS
Des gardes du corps ont protégé le président du Venezuela Nicolas Maduro avec des panneaux pare-balles afin de l'évacuer de l'estrade sur laquelle il s'adressait à des milliers de soldats lors d'une parade militaire. © KEYSTONE/AP Xinhua
Des gardes du corps ont protégé le président du Venezuela Nicolas Maduro avec des panneaux pare-balles afin de l'évacuer de l'estrade sur laquelle il s'adressait à des milliers de soldats lors d'une parade militaire. © KEYSTONE/AP Xinhua
Des gardes du corps ont protégé le président du Venezuela Nicolas Maduro avec des panneaux pare-balles afin de l'évacuer de l'estrade sur laquelle il s'adressait à des milliers de soldats lors d'une parade militaire. © KEYSTONE/AP Xinhua
Des gardes du corps ont protégé le président du Venezuela Nicolas Maduro avec des panneaux pare-balles afin de l'évacuer de l'estrade sur laquelle il s'adressait à des milliers de soldats lors d'une parade militaire. © KEYSTONE/AP Xinhua


Publié le 05.08.2018


Le gouvernement vénézuélien a annoncé dimanche l'arrestation de six suspects après l'attaque au drone lors d'une cérémonie militaire à laquelle participait le président Nicolas Maduro. Celui-ci accuse son homologue colombien Juan Manuel Santos d'être responsable.

Le ministre de l'Intérieur, Nestor Reverol, a précisé dans une déclaration télévisée qu'un des six "terroristes" faisait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis une attaque menée en 2017 contre une base militaire. Un autre, a-t-il ajouté, avait été arrêté lors des manifestations antigouvernementales de 2014.

Une grande explosion

"Aujourd'hui on a essayé de m'assassiner", a déclaré M. Maduro lors d'une intervention radio-télévisée, ajoutant : "un objet volant a explosé devant moi, une grande explosion". Selon lui, "une seconde explosion" a ensuite eu lieu.

Selon les autorités vénézuéliennes, l'attentat a été commis avec des drones chargés d'explosifs, samedi à Caracas durant une parade militaire. Des photos diffusés ultérieurement sur internet montrent des soldats escortant le président en le protégeant à l'aide boucliers, et un militaire la tête ensanglantée.

Selon le ministre de la Communication, "une charge explosive (...) a détoné à proximité de l'estrade présidentielle" et d'autres charges ont explosé en plusieurs endroits de la parade militaire. M. Maduro est indemne.

Etats-Unis pas impliqués

"Je n'ai pas de doute que le nom de Juan Manuel Santos est derrière cet attentat", a-t-il assuré. Outre le président colombien Santos, il a accusé des personnes vivant selon lui aux Etats-Unis. "Les premières investigations nous indiquent que plusieurs des financiers (de l'attentat) vivent aux Etats-Unis, dans l'Etat de Floride", a encore déclaré M. Maduro.

"J'espère que le président Donald Trump est disposé à combattre les groupes terroristes", a-t-il ajouté. Mais, a insisté M. Maduro, l'attaque "a été ordonné de Bogota". Le gouvernement colombien a catégoriquement rejeté cette accusation, la qualifiant d'"absurde".

"Je peux dire catégoriquement qu'il n'y a eu absolument aucune participation du gouvernement américain là-dedans", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton sur la chaîne Fox. Il s'est dit prêt à examiner d'éventuelles "informations" de Caracas.

Dans le même discours, M. Maduro a promis une "punition maximale" à l'encontre des auteurs de l'attaque. "Il n'y aura pas de pardon", a assuré ce président très impopulaire et dont l'économie est à bout de souffle.

Le gouvernement a aussi accusé "l'extrême droite", expression par laquelle il désigne l'opposition vénézuélienne, d'être impliquée dans cet "attentat".

Mystérieux groupe

Un mystérieux groupe rebelle qui serait composé de civils et de militaires a revendiqué l'action, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

"Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n'aient pas de médicaments, que la monnaie n'ait plus de valeur, que le système éducatif n'enseigne plus rien et ne fasse qu'endoctriner avec le communisme", assure ce texte. Celui-ci est signé du "Mouvement national des soldats en chemise", jusque-là inconnu.

Sept militaires ont été blessés et hospitalisés à la suite de l'attaque, a déclaré le ministre de la Communication Jorge Rodriguez.

Voyants au rouge vif

L'incident est survenu dans un contexte social et politique particulièrement tendu. Au Venezuela, tous les voyants économiques sont au rouge vif depuis des années. L'inflation pourrait atteindre 1'000'000% fin 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI), alors que le PIB devrait s'effondrer de 18%.

Aliments, médicaments ou biens de consommation courante: la pénurie est généralisée dans ce pays où les services publics, des soins à l'électricité, en passant par l'eau ou les transports, se sont fortement dégradés.

L'incident intervient en outre le jour du premier anniversaire de la très contestée Assemblée constituante vénézuélienne qui a permis au gouvernement d'asseoir son pouvoir et de neutraliser l'opposition.

Allié de M. Maduro, Cuba a été un des premiers pays à réagir, exprimant son "entière solidarité" au président vénézuélien face à cette "tentative d'attentat". La Russie, l'Iran et la Turquie, également proches de Caracas, ont fermement condamné cette "tentative d'assassinat", selon Moscou. Madrid, qui parle de "faits violents", a réprouvé "tout type de violence à des fins politiques".

Le gouvernement espagnol a condamné "tout type de violence à des fins politiques". Mais il s'est contenté de qualifier de "faits violents" la tentative d'assassinat. L'opposition vénézuélienne a elle dit redouter que le pouvoir ne se serve de cet incident comme prétexte pour lancer une nouvelle vague de répression.

ats, reu, afp

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