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Cassis veut une Suisse plus sûre d'elle face à la Chine

Ignazio Cassis constate une régression des droits fondamentaux en Chine (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Ignazio Cassis constate une régression des droits fondamentaux en Chine (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER


Publié le 02.08.2020


Les relations entre Berne et Pékin sont actuellement mises à l'épreuve, estime le ministre suisse des affaires étrangères Ignazio Cassis. "Nous constatons que la Chine s'éloigne de la voie de l'ouverture", ajoute-t-il dans le SonntagsBlick.

"En 70 ans de relations avec la Chine, nous avons réussi à mettre en place une relation constructive, mais critique", souligne le conseiller fédéral dans un entretien diffusé dimanche par le journal alémanique. L'État de droit et les droits fondamentaux ont toujours fait partie du dialogue entre les deux pays, ajoute-t-il.

"Tout d'abord, nous avons établi des relations économiques [avec la Chine, ndlr], puis nous avons parlé des droits de l'homme", constate le libéral-radical tessinois. Mais la Chine a changé, c'est pourquoi "la Suisse doit défendre ses intérêts et ses valeurs de manière plus robuste, par exemple, en renforçant le droit international et le système multilatéral".

Entreprises affectées à Hong Kong

La Suisse, poursuit-il, pensait "s'émanciper un peu de l'Europe" grâce à l'accord de libre-échange entré en vigueur en 2014 avec la Chine, mais "l'histoire est plus mouvementée que prévu". "Les violations des droits de l'homme sont en augmentation" en Chine, remarque M. Cassis. "Si la Chine abandonne le principe 'un pays, deux systèmes' avec Hong Kong, cela affectera de nombreuses entreprises suisses qui ont investi là-bas".

Le chef du Département fédéral des affaires étrangères estime que la Suisse ne peut pas se permettre une relation non réglementée avec l'Union européenne (UE) dans un monde aussi incertain et compliqué. Non seulement, elle a des échanges économiques de premier ordre avec l'UE, mais elle partage aussi d'importantes valeurs fondamentales communes, précise-t-il.

Si l'initiative de limitation de l'UDC devait être rejetée le 27 septembre prochain, Berne fera des propositions à Bruxelles avant la fin de l'année dans le but de résoudre les points litigieux de l'accord-cadre, précise le Tessinois.

ats

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