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Charles III termine sa première visite à l'étranger à Hambourg

Charles III et la reine consort ont fait le trajet entre Berlin et Hambourg à bord d'un train. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber
Charles III et la reine consort ont fait le trajet entre Berlin et Hambourg à bord d'un train. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber
Charles III et la reine consort ont fait le trajet entre Berlin et Hambourg à bord d'un train. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber
Charles III et la reine consort ont fait le trajet entre Berlin et Hambourg à bord d'un train. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber


Publié le 31.03.2023


Le roi Charles III a achevé vendredi sa visite historique en Allemagne par une étape mémorielle à Hambourg, un geste d'une haute portée symbolique 80 ans après des raids meurtriers menés par les Alliés.

Pour clore sa première visite à l'étranger en tant que roi, Charles III a pris vendredi matin, avec la reine consort Camilla, un train à grande vitesse ICE aux couleurs de l'Allemagne. Destination Hambourg, deuxième ville du pays, en compagnie du président allemand Frank-Walter Steinmeier.

A l'issue d'un trajet de près de deux heures en train, rarissime dans le cadre d'une visite d'Etat, le souverain a déposé sous la pluie à la gare Dammtor une gerbe au pied d'un monument à la mémoire d'enfants juifs envoyés en Grande-Bretagne pour échapper au nazisme.

Il s'est dans la foulée rendu à l'église Saint-Nicolas, détruite par les bombardements aériens britanniques et américains en 1943, pour un moment de recueillement au côté du président allemand, une autorité morale dans le pays.

"Signal important"

La visite de cette église, laissée en ruine et qui sert de mémorial, est vue en Allemagne comme un signe de responsabilité et de réconciliation d'"une grande importance", plus significatif que "n'importe quel discours", selon le quotidien populaire Bild.

"Le signe de réconciliation entre deux ennemis de guerre et la commémoration commune des victimes sont un signal important", abonde sur la radio NDR l'évêque de Hambourg, Kirsten Fehrs, qui prononcera la litanie de réconciliation de Coventry vendredi.

Aborder les souffrances endurées par les civils allemands durant la Deuxième Guerre mondiale reste un sujet très délicat et souvent tabou dans un pays responsable de la mort de six millions de juifs sous le nazisme.

Il s'agit de trouver un "équilibre difficile entre le passé et l'avenir", a estimé Rainald Erbacher, interrogé parmi les nombreux curieux qui ont attendu Charles sous la pluie de Hambourg. L'hommage du souverain vendredi "envoie un signal positif", a commenté cet ingénieur de 54 ans.

Le 24 juillet 1943, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis lancent l'opération "Gomorrhe", qui a coûté la vie à plus de 30'000 personnes à Hambourg. Elle fut l'une des attaques aériennes la plus meurtrières avec le bombardement de Dresde, à l'est.

Elizabeth II, décédée l'an passé, s'était rendue en 1992 à l'église Notre-Dame de Dresde, symbole de la destruction de la guerre et reconstruite depuis. Mais elle avait été reçue à l'époque par des jets d'oeufs.

"Fléau"

Ces bombardements aériens n'en restent pas moins parmi les actions de guerre les plus controversées entreprises par les Alliés, car ils étaient destinés à terroriser la population et contraindre le régime d'Hitler à se rendre, au prix de dizaines de milliers de victimes civiles.

L'extrême droite allemande cite souvent les souffrances endurées lors de ces bombardements pour s'exonérer de la culpabilité liée au nazisme, qui marque le pays depuis les années 1970.

Le rapprochement germano-britannique et l'avenir des relations entre les deux pays ont fait partie des grands thèmes de la visite de trois jours de Charles III.

Le souverain a également consacré plusieurs moments de son séjour, entamé mardi, à la découverte de projets environnementaux, à l'image des technologies vertes utilisées par le port de Hambourg pour réduire son empreinte carbone.

Le déplacement de Charles III a constitué un geste européen important après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Premier monarque à s'exprimer, jeudi, dans l'enceinte du Bundestag, il avait déploré le retour du "fléau" de la guerre en Europe en évoquant l'invasion russe de l'Ukraine, assurant que les alliés peuvent "puiser courage dans leur unité".

La dernière visite de la reine Elizabeth II en Allemagne en 2015 avait déclenché un vif enthousiasme dans le pays. Son fils s'est rendu plus de 40 fois en Allemagne.

ats, afp

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