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Chasse: photographe animalier condamné pour injure

L'accusé avait traité les chasseurs de "nuisibles" au "pouvoir malfaisant" (photo symbolique). © KEYSTONE/OLIVIER MAIRE
L'accusé avait traité les chasseurs de "nuisibles" au "pouvoir malfaisant" (photo symbolique). © KEYSTONE/OLIVIER MAIRE
L'accusé avait traité les chasseurs de "nuisibles" au "pouvoir malfaisant" (photo symbolique). © KEYSTONE/OLIVIER MAIRE
L'accusé avait traité les chasseurs de "nuisibles" au "pouvoir malfaisant" (photo symbolique). © KEYSTONE/OLIVIER MAIRE


Publié le 23.06.2022


Le photographe animalier, qui avait envoyé des courriels injurieux à des chasseurs neuchâtelois, a été condamné jeudi en appel par la Cour pénale neuchâteloise pour injure. L'accusé a toutefois été libéré des accusations de calomnie et de diffamation.

A la suite du rejet de la loi sur la chasse le 27 septembre 2020, le photographe avait envoyé un courriel, notamment à l'ex-président des chasseurs neuchâtelois, où il lui écrivait "Pan dans le cul et bien profond, doublement profond". Ce propos "outrageant" est une "marque de mépris", a déclaré le juge Emmanuel Piaget.

Le contexte politique ne justifie pas le contenu de ce message "qui n'a plus rien à voir avec la chasse", a ajouté le juge. "C'est une provocation à l'intention de chasseurs", alors que le débat était clos, puisque les résultats de la votation étaient connus.

La Cour n'a toutefois pas retenu les accusations de calomnie et de diffamation. En traitant, dans d'autres courriels, les chasseurs de "tueurs" ou "d'assassins", l'accusé ne visait pas une personne en particulier mais l'ensemble de la corporation. "Les propos litigieux n'appellent pas une réponse sur le plan pénal".

Mauvais antécédents

Pour l'injure, le Tribunal cantonal a fixé la peine à 30 jours-amende à 30 francs sans sursis. Il a relevé que le prévenu avait de mauvais antécédents et qu'il n'avait pas fait d'introspection puisqu'il revendiquait ses propos. Il a donc révoqué un sursis qui avait été octroyé le 28 septembre 2020.

Lors de l'audience de jeudi, le prévenu a déclaré que "les termes choisis ont été pesés et réfléchis. Ma position n'a pas changé, c'est une action militante en faveur de la biodiversité", a-t-il expliqué. "Le tir d'un animal sauvage justifie bien le qualificatif d'assassin et de tueur", a-t-il ajouté en souhaitant que la notion d'"écocide", un crime contre la biodiversité, soit introduite.

"Ligne rouge" franchie

La partie plaignante avait fait appel, car elle estimait qu'une "ligne rouge avait été franchie". Selon elle, les chasseurs visés par les propos du prévenu sont bel et bien délimités, vu qu'ils sont au nombre de 325 dans le canton et que 85% d'entre eux demandent le renouvellement de leur permis chaque année.

Pour l'avocate du prévenu, le "pan dans le cul" faisait référence à une onomatopée en lien avec un tir de chasse. "Il s'agit d'humour et de satire" à l'image de ce que peut faire "Charlie Hebdo" qui avait titré "les gros cons sont toujours là" avec le dessin d'un chasseur qui tient un fusil, a déclaré Marta Fiedorczuk-Henin.

Le Ministère public avait requis une condamnation du prévenu à une peine pécuniaire de 45 jours-amende à 30 francs. Il n'était pas présent à l'audience en appel.

En première instance, le Tribunal régional des Montagnes et du Val-de-Ruz avait estimé que les propos du photographe s'adressaient aux chasseurs neuchâtelois en général et, qu'à titre individuel, ils ne pouvaient pas se sentir atteints dans leur honneur personnel. L'accusé avait été acquitté de l'accusation de diffamation, calomnie et injure, et s'était vu octroyer une indemnité.

ats

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