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Chez le mandarin, le sommeil optimise l'apprentissage du chant

Les jeunes diamants mandarins mâles imitent les chants de séduction de leurs aînés. © Richard Hahnloser/EPFZ/UZH
Les jeunes diamants mandarins mâles imitent les chants de séduction de leurs aînés. © Richard Hahnloser/EPFZ/UZH


Publié le 15.01.2020


Chez le diamant mandarin, l'apprentissage du chant est optimisé durant le sommeil. Les progrès obtenus de jour restent gravés dans la mémoire de l'oiseau, tandis que les essais peu concluants sont oubliés, rapportent des chercheurs zurichois dans la revue Nature.

Les scientifiques de l'Université et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich ont étudié le processus d'apprentissage des chants de séduction chez cet oiseau d'Australie. Il faut environ trois mois à l'oisillon mâle pour s'imprégner des vocalises des adultes et développer son répertoire.

Durant cette phase, les jeunes répètent leurs chants plusieurs milliers de fois par jour. Occasionnellement, ils en produisent une version particulièrement réussie, mais aussi des vraiment mauvaises, a indiqué mercredi l'Université de Zurich (UZH) dans un communiqué.

Les chercheurs ont utilisé un algorithme pour analyser les innombrables changements au cours de ce processus. Leur constat: les meilleurs chants s'améliorent de manière lente mais constante, et ne subissent pas de changements durant la nuit. Le lendemain, les jeunes oiseaux reprennent leurs vocalises au même point.

Les tentatives moins réussies par contre sont susceptibles de s'améliorer rapidement au cours d'une journée, mais curieusement, la plupart de ces progrès sont oubliés durant la phase de sommeil. Les modifications sans rapport avec ce que l'oiseau tente de chanter sont également gommées au cours de la nuit.

"Grâce au sommeil, ils se souviennent des choses positives apprises pendant la journée et oublient celles qui sont sans importance", commente Valerio Mante, professeur à l'Institut de neuro-informatique de l'UZH, cité dans le communiqué.

Selon les auteurs, des processus analogues ont lieu chez l'être humain, et une meilleure compréhension des zones cérébrales impliquées permettrait par exemple d'améliorer la prise en charge des patients victimes d'AVC ou de lésions du cerveau.

ats

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